Qui n’a pas déjà voulu se ravitailler en plein hiver de légumes frais verts bons pour la santé ? Mais où les trouver ? Dans le Vermont, il existe un fermier, Eliot Coleman, sans doute un peu original, que bien des gens pourraient imiter. Mon but n’est pas ici de tout vous expliquer dans les moindres détails.
Qui n’a pas déjà voulu se ravitailler en plein hiver de légumes frais verts bons pour la santé ? Mais où les trouver ? Dans le Vermont, il existe un fermier, Eliot Coleman, sans doute un peu original, que bien des gens pourraient imiter. Mon but n’est pas ici de tout vous expliquer dans les moindres détails. Sa ferme, « Four Seasons », est facile à trouver et de nombreux médias se sont déjà chargés d’en dire plus que moi. Par contre, penser en dehors des sentiers battus est, à mon avis, la solution que le Pontiac, et notre monde, se doit d’élaborer et c’est ce que Eliot Coleman m’aura appris.
Dans quelques années, tout au plus quelques décennies, l’Anthropocène fera officiellement son entrée (sans doute) dans la grande Histoire de notre planète et il n’y a, malheureusement, aucune raison d’être fiers. Dans cette nouvelle ère, l’Homme y est perçu comme une « force géologique capable de modifier le cours des fleuves, les courants des océans, le climat et l’ensemble des éléments. » L’Homme se prendrait-il pour Dieu ? Le problème, c’est qu’il ne semble pas faire tout cela pour le mieux.
D’en haut, le changement tarde à venir. On pourrait même penser, à regarder au Sud, qu’il y a régression. Les sociétés qui exploitent les mines reçoivent la permission de continuer de déverser leurs déchetscontaminés dans les rivières. Inutile de vous dire que pour l’environnement, ce n’est pas gagnant. D’en bas, c’est comme si les gens ne savaient pas. Ils (et dans ce « ils », je
m’inclus) ne cessent d’utiliser, pour des questions de sécurité et toutes autres sortes de bonnes raisons, leurs gros camions, leurs SUV ou leurs voitures, sans grand égard pour la consommation. Tout ce qui les retient aujourd’hui, c’est de temps en temps la fluctuation des prix du pétrole. Mais une fois le danger écarté, on recommence à rouler sans compter. Et l’on consomme, l’on accumule les dettes, les objets, les déchets au nom d’une sacro-saintecroissance élevée au rang de divinité ! Même les écologistes n’ont plus de solutions à nous proposer.
La sixième extinction de masse a commencé. Les scientifiques l’ont vérifiée, mais on espère encore qu’en ne changeant rien, cela change tout. Il me semble tout de même que les signaux sont suffisants.
Que vous faut-il de plus pour arrêter de démarrer vos voitures à distance ? Pour cesser de garder vos moteurs en marche pour vous chauffer en hiver et vous rafraîchir en été ? Que vous faut-il de plus pour cesser de boire votre café à
l’individuel par simple goût ou par snobisme déplacé… ou tout simplement parce que vous n’y avez jamais pensé ? Que vous faut-il encore pour voir moins grand, moins imposant, moins « tape-à-l’œil », moins « m’as-tu vu », moins « je vais l’avoir parce que le voisin ne l’a pas… encore » ?
Le Canada, pour les Européens, c’est ce pays lointain de nature blanche et sauvage encore intouchée. Vous vous moquez souvent d’eux pour leurs fausses perceptions de nous et vous avez raison. Mais regardons-nous… À ne pas penser
différemment, à faire comme tout le monde pour en avoir autant, il se peut bien que dans très peu de temps, nous n’ayons plus. Alors, cette nature blanche, mais loin
d’être « intouchée », pourrait-on penser différemment pour mieux la préserver et pouvoir encore la partager ?
Dominique Bomans est enseignante à l’école secondaire Sieur-de-Coulonge.
Elle y enseigne principalement le français.