Le site de l’hôpital d’Asticou annoncé au milieu de la controverse
Tashi Farmilo
GATINEAU – Le gouvernement provincial a dévoilé les plans d’un nouvel hôpital sur le site d’Asticou à Gatineau et d’un point de service supplémentaire au centre-ville de Gatineau. Le projet révisé vise à mieux répondre aux besoins de la population locale et à accélérer sa mise en œuvre.
Le site d’Asticou accueillera un hôpital de 600 lits, stratégiquement positionné à proximité d’établissements d’enseignement et de services publics, et facilement accessible par les transports en commun. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a souligné l’importance de ce choix : « Nous avons fait en sorte que le projet d’hôpital de l’Outaouais puisse offrir aux citoyens un établissement qui répond à leurs besoins et qui s’inscrit dans les réalités cliniques et démographiques actuelles. L’accessibilité des services demeure au cœur de nos efforts en matière de santé. Le projet révisé reflète la nécessité de doter les Québécois des infrastructures de santé les mieux adaptées.
Le projet comprend l’acquisition d’un immeuble situé au 70, rue Crémazie à Gatineau, destiné à abriter des activités cliniques à fort volume ; un centre de prélèvement sanguin et de vaccination, divers services de soins primaires et des laboratoires OPTILAB, dont l’ouverture est prévue en 2026.
Le ministre de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, a exprimé son enthousiasme pour l’orientation du projet : « Je suis fier de faire partie d’un gouvernement qui s’attaque de front au sous-financement des soins de santé en Outaouais. Ce projet tant attendu évolue dans la bonne direction. Le centre-ville de Gatineau bénéficiera rapidement d’un accès privilégié à certains services avec l’acquisition d’un immeuble au cœur de la communauté. »
La décision de changer le site initial du boulevard de la Technologie choisi pour l’hôpital a fait suite à des études techniques qui ont révélé la présence de biogaz, rendant l’emplacement d’origine inapproprié. Ce facteur, combiné à la complexité de la démolition et de la construction et à un nombre d’expropriations plus élevé que prévu, a amené le gouvernement à chercher une solution de rechange.
Suzanne Tremblay, députée de Hull, est fière de l’avancement du projet : « C’est formidable de voir ce projet d’hôpital prendre forme de façon plus tangible. Nous savons maintenant où il sera situé, en tout cœur de l’Outaouais. Cette accessibilité accrue aux services de santé et aux services sociaux améliorera durablement la qualité de vie des citoyens. »
Cependant, l’annonce n’a pas été sans controverse. La Coalition pour un hôpital accessible et durable en Outaouais (CCHADO) et l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME) ont exprimé d’importantes préoccupations.
« Les choix arbitraires ont exclu les sites idéaux proposés par la Coalition, des sites qui respectent pleinement les directives gouvernementales. Nous avons raté l’occasion de faire preuve de vision et d’aller au-delà des processus traditionnels pour donner l’exemple. Nous porterons les conséquences de cette décision pendant des générations », a déclaré Patrick Robert-Meunier, porte-parole du CCHADO.
Les deux organisations ont soulevé des questions concernant le site d’Asticou, y compris son impact sur la faune et la flore locales, les coûts élevés de la modernisation des infrastructures publiques, l’accès aux ambulances, le manque de services à proximité et l’impact négatif potentiel sur le développement économique et la rétention de la main-d’œuvre.
« Pour une infrastructure qui devrait profiter à la communauté, nous avons été exclus de la discussion sur le site malgré nos efforts. Un projet pour la communauté a été annoncé, mais il a été fait sans la communauté », a déclaré Benoit Delage, membre du CCHADO.
L’AQME a également exprimé des préoccupations environnementales. Dre Claudel
Pétrin-Desrosiers, présidente de l’AQME, a souligné : « La construction d’un hôpital est une occasion rare de donner l’exemple en matière de développement durable et de répondre aux valeurs que la population attend du gouvernement. » L’AQME plaide pour un emplacement hospitalier qui favorise la neutralité carbone et favorise le transport actif et collectif.
Malgré ces critiques, le gouvernement provincial demeure engagé envers le site d’Asticou, affirmant ses avantages et son importance stratégique.