Notre Pont

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Je n’ai jamais vu autant d’intérêt collectif pour un sujet que celui de l’état du pont

Je n’ai jamais vu autant d’intérêt collectif pour un sujet que celui de l’état du pont
« Félix-Gabriel Marchand », notre pont rouge. Garage, épicerie, église, hôtel de ville, institution bancaire ne sont que quelques endroits où j’ai entendu des résidents parler du pont et des maux qui l’affligent. J’ai appris (et j’apprends toujours) à  quel point les gens d’ici tiennent à ce pont. Notre pont c’est l’ADN du territoire où il règne.
La blessure actuelle est collective, puisque l’état de notre pont ne lui permet pas
d’atteindre son plein potentiel touristique et les délais en vue de sa réparation n’aident en rien sa notoriété. Il suffit de tomber sur les commentaires des touristes sur Trip Advisor pour comprendre l’impact. N’étant pas au courant des projets actuels, certains touristes qualifient notre pont comme étant laissé à
l’abandon. Il faudrait préciser par contre, que ça n’a rien à voir avec la volonté des gens d’ici. L’appartenance des pontissois, et particulièrement des résidents de Fort-Coulonge/Mansfield envers le pont Félix-Gabriel Marchand est
viscérale. Il surpasse à mon avis n’importe quel sentiment de loyauté envers une
équipe sportive.
Commentaires et situation qui laisse de la frustration et un sentiment d’impuissance pour ne pas dire une colère contre ceux qu’on croit en mesure d’agir. D’ailleurs, à qui la faute? André Fortin, Raymond Durocher, tous les élus municipaux, tous les représentants du secteur touristique? La tentation de blâmer quelqu’un est grande. Par contre, peut-être avant tout faudrait-il questionner l’efficacité et la sensibilité de certains fonctionnaires. Sachant qu’un 150e touchait l’Outaouais, pourquoi ne pas avoir profité de l’occasion pour remettre à jour la splendeur de notre pont? Je m’interroge grandement sur la sensibilité ou sur la connaissance que des fonctionnaires ou des décideurs de Québec ou de Gatineau accordent aux valeurs des gens d’ici. En fait, concrètement, de n’avoir jamais réellement fait de suivi de communications à la population sur les démarches de restauration du pont est une erreur monumentale. Oui, André Fortin a
toujours répondu aux questions à ce sujet, mais sans le défendre, ce n’est pas lui qui va prendre le marteau un bon matin pour faire le travail. Pas mal convaincu qu’il l’aurait fait si c’était possible. Si j’avais été l’un des responsables des travaux à effectuer, j’aurais dit à notre député : « tu n’as pas à répondre à ça, notre service de communications va effectuer les opérations de relation publique pour expliquer la situation et on te tient au courant ».
Je crois que la pérennité du pont passe par des projets économiques. L’esprit d’entreprenariat, basé sur l’économie sociale et notre créativité, pourraient être des arguments de taille à faire bouger l’immobilisme. Que ce soit un simple parcours touristique emmenant les touristes au cœur des communautés de Mansfield et Fort-Coulonge, que ce soit le dépôt d’un projet pour reconstituer des scènes
historiques, que ce soit un festival qui célèbre le pont, on ne pourra qu’admettre que notre pont rouge une fois restauré pourra être un « gagne-pain » pour plusieurs personnes.

Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist