Menaces sur la rivière des Outaouais

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Travailler ensemble pour la santé de la rivière des Outaouais
Deborah Powell

Publié dans le Journal du Pontiac le 4 juin 2025

VALLÉE DE LA RIVIÈRE DES OUTAOUAIS – La Table de concertation de la rivière des Outaouais (TCO) a tenu sa troisième assemblée annuelle des intervenants de l’eau en ligne le 29 mai, réunissant près de 40 participants provenant de l’ensemble du bassin versant.

La zone ciblée par les travaux de la TCO s’étend du barrage de la Première-Chute, situé à Notre-Dame-du-Nord, dans le Témiscamingue, jusqu’au barrage de Carillon à Saint-André-d’Argenteuil. Elle comprend le cours d’eau ainsi qu’une bande de terre de 1 500 mètres de largeur sur la rive québécoise de la rivière.

La mission de la TCO est de « promouvoir la discussion et la concertation entre les intervenants afin d’atteindre des objectifs communs liés aux enjeux touchant la rivière des Outaouais », avec pour vision de « replacer la rivière au cœur des décisions et des préoccupations des divers acteurs qui ont une influence sur son intégrité ».

La coordonnatrice de la TCO, Janie Larivière, a présenté un compte rendu du travail accompli au cours de la dernière année, notamment le dépôt d’un plan d’action comprenant plus de 80 mesures. Elle a souligné que ce plan est en constante évolution à mesure que de nouvelles priorités sont identifiées. La TCO a également lancé une tournée des intervenants, visitant 20 municipalités et recueillant les préoccupations locales par sondage. Cette tournée se poursuivra cette année, incluant des démarches auprès des intervenants du côté ontarien.

Trois brèves présentations de partenaires ont également été offertes. Geneviève Michon, présidente de la TCO et coordonnatrice de projets au Service de la transition écologique de la Ville de Gatineau, a présenté le plan de gestion de l’eau de Gatineau, proposé comme modèle pour les autres municipalités.

Nathalie St-Amour, du département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), a ensuite parlé de la nouvelle antenne régionale du Réseau inondations intersectoriel du Québec (RIISQ), hébergée à l’UQO. Le RIISQ regroupe des représentants gouvernementaux, des partenaires socioéconomiques et des chercheurs de toutes disciplines afin d’aider le Québec à prendre des décisions éclairées et scientifiques en matière de prévention et de préparation aux inondations. Mme St-Amour a insisté sur l’importance de répondre aux « besoins réels » de la population, en citant notamment les recherches sur la contamination des puits après les inondations.

La dernière présentation a été donnée par Bianca Bédard, du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue (CREAT), qui a décrit les efforts déployés dans sa région pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes en installant des stations de lavage d’embarcations. Elle a rappelé que ces stations sont le seul moyen efficace d’empêcher les plaisanciers, y compris les canoéistes et kayakistes, de transporter des espèces envahissantes d’un plan d’eau à un autre. Elle a toutefois reconnu qu’il reste beaucoup à faire pour en améliorer l’accessibilité. Jean-François Houle, biologiste au Parc national de Plaisance de la SEPAQ, a aussi souligné l’importance de laver toutes les embarcations APRÈS avoir quitté la rivière des Outaouais, avant de les utiliser ailleurs.

Toujours sur le thème des espèces envahissantes, Pierre-Étienne Drolet, du Comité de bassin de la rivière du Lièvre (COBALI), a lancé un appel aux bénévoles pour participer à l’arrachage du trèfle d’eau européen dans la baie Lochaber, entre Masson-Angers et Thurso, du 8 au 24 juillet.

Des informations détaillées sur le mandat, la structure et les travaux de la TCO sont disponibles au tcriviereoutaouais.ca.

Photo – Une station mobile de lavage d’embarcations livrée à la pourvoirie du lac Matchi-Manitou, à l’est de Val-d’Or, dans le cadre des efforts du Conseil régional de l’environnement de l’Abitibi-Témiscamingue et de ses partenaires. (CREAT)