Matières à réflexion

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Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist


Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Lorsque le maire de l’Île-du-Grand-Calumet, Serge Newberry s’est fait questionner par la citoyenne Sylvie Landriault concernant ses intérêts au sein du comité pour la création d’un parc national aux îles Lafontaine, lui qui possède deux îles situées en bordure de ce territoire, le maire Newberry s’est défendu. Il a expliqué qu’il ne voyait pas de conflit d’intérêts, et il a donné l’exemple du comité multiressourses : « Eux autres dirigent le comité multiressources et c’est eux autres qui en profitent. Le président du comité c’est lui qui fait les plans de développement et il se fait donner tout l’argent pour aller couper du bois ». Jane Toller, préfète de la MRC, s’est portée à la défense des membres du comité multiressources, en précisant que la présence des membres et leurs intérêts étaient connus et que ce comité n’avait qu’un rôle consultatif et n’attribuait pas des sommes financières puisque les décisions reviennent au conseil des maires. Ce comité prend surtout des
décisions sur la gestion du territoire, comme par exemple le droit d’accorder ou pas l’aménagement de piste de raquettes sur le territoire public intramunicipal.
Le maire Newberry, lui-même membre du comité multiressources, aurait peut-être dû nuancer ses propos, puisque la table des maires a plutôt reproché au maire Newberry de ne pas avoir été mis au courant de ses propriétés tout en agissant dans le dossier des îles Lafontaine. Ce que je retiens de cette situation, ce n’est pas les déclarations, mais plutôt qu’il faut se questionner sur les liens de communications entre les conseils municipaux des 18 municipalités et la
MRC. Actuellement, chaque maire rapporte les informations provenant de la MRC à son conseil municipal. L’information passe par un intermédiaire, qui possède et c’est tout à fait normal, sa vision personnelle des dossiers. Comment pourrait-on améliorer l’échange d’information?  Il y a là matière à réflexion. En guise d’exemples, lorsque j’ai communiqué avec des conseillers de l’Île-du-Grand-Calumet pour savoir ce qu’ils pensaient du conflit d’intérêts apparent du maire Newberry, un seul des quatre conseillers contactés était au courant de la situation. De plus, en 2016, en m’enquérant auprès de la plupart des municipalités à propos du projet de biomasse, j’avais pu constater un écart marqué entre les comptes rendus du projet des conseils municipaux et ce qui avait été dit à la MRC. Comment peut-on faire pour s’assurer que l’information circule efficacement entre la MRC et les conseils municipaux afin que tout le monde puisse comprendre le rôle des comités, leurs compositions ou connaître les récentes décisions de la table des maires?
Je n’ai pas la réponse, mais on aurait avantage à y réfléchir.
Des points positifs ressortent tout de même de cet événement. De se questionner sur la composition des comités et sur la transparence d’une institution démocratique est toujours un exercice utile pour la confiance du public. Je suis aussi persuadé que les élus qui veulent émettre des commentaires au sujet de la MRC vont désormais s’y prendre autrement.