La coalition SOS Outaouais accueille avec prudence l’annonce selon laquelle le CISSS
de l’Outaouais devra réaliser 45 millions de dollars en compressions dans le cadre du nouveau cadre budgétaire imposé par Santé Québec. Bien qu’il s’agisse d’une réduction par rapport aux 90 millions initialement anticipés, cela confirme que nos revendications et dénonciations étaient pleinement justifiées et nécessaires.
Le CISSS avait déjà annoncé 60 millions en coupes pour répondre aux attentes
gouvernementales. Cette révision soulève donc une question pressante : peut-on encore corriger le tir et éviter des coupes qui nuiraient davantage à l’accessibilité et à la sécurité des soins dans notre région?
Présenter cette réduction comme un « gain » est trompeur. L’Outaouais demeure l’une des régions les plus sous-financées du Québec, avec un manque à gagner estimé
à 350 millions de dollars par année, selon l’Observatoire du développement de l’Outaouais. Cet écart a presque doublé depuis les dernières analyses, ce qui démontre
l’ampleur de l’iniquité persistante malgré les promesses de réforme.
Ramener la facture de 90 à 45 millions n’est pas une victoire; c’est la preuve que la méthode initiale manquait de nuance et aurait injustement pénalisé une région déjà fragilisée. Il est temps que le gouvernement tienne réellement compte de nos réalités régionales.
L’approche de Santé Québec, fondée sur la moyenne des coûts des établissements,
ne reflète toujours pas les défis territoriaux, démographiques et frontaliers propres à
notre région. Or, la Loi 15 promettait une répartition équitable des ressources, mais
sa mise en œuvre échoue à respecter cet engagement fondamental.
SOS Outaouais continue donc de revendiquer un financement équitable et durable, en fonction des besoins réels et spécifiques de l’Outaouais.
Jean Pigeon
Porte-parole, SOS Outaouais