Le projet de loi proposé par le
gouvernement Harper en réponse aux menaces terroristes fait couler beaucoup d’encre et semble prendre des mesures disproportionnées et surtout forcer des amalgames. Doit-on à tout prix passer de nouvelles lois lorsque notre arsenal juridique est sûrement suffisamment
Le projet de loi proposé par le
gouvernement Harper en réponse aux menaces terroristes fait couler beaucoup d’encre et semble prendre des mesures disproportionnées et surtout forcer des amalgames. Doit-on à tout prix passer de nouvelles lois lorsque notre arsenal juridique est sûrement suffisamment
outillé pour traiter ces situations? Chaque fois qu’un psychopathe commet une homicide, on ne crée pas une loi antiterroriste et dieu merci! La menace est-elle aussi importante pour qu’il faille octroyer des pouvoirs supplémentaires aux services secrets ainsi qu’aux services de police?
Les services secrets fonctionnent dans l’ombre et ne répondent pas à des
organismes de contrôle comme la police doit le faire avec la justice. On s’interroge d’ailleurs souvent sur les méthodes employées par ces services car elles ne sont pas des plus démocratiques. Si les services de police collaborent avec les services secrets et bien ils échappent au contrôle judiciaire et obtenir une telle liberté de manœuvre sous prétexte de menace terroriste est une atteinte à nos droits et à nos libertés Autant instaurer directement la loi martiale partout au Canada, cela ferait gagner du temps au gouvernement.
Ce projet de loi autorise des
organismes fédéraux à échanger des informations afin d’assurer la sécurité nationale. En d’autres termes c’est une façon de légitimer l’espionnage de
certains citoyens et de l’intégrer dans un système étatique reconnu, organisé et financé. Ensuite, qu’est-ce qui garantit que ce système n’est pas utilisé contre des citoyens que le gouvernement
considère comme des menaces sans pour autant être des terroristes? Les opposants politiques, les syndicalistes, les activistes environnementaux, les chefs des Premières Nations, les intellectuels, les journalistes, les scientifiques, tous sont des cibles potentielles à espionner.
Si la GRC devient cet instrument de police politique, nous ne sommes pas loin de voir notre démocratie sombrer dans un état totalitaire. Les élections de cet automne montrent à quel point, il devient urgent de rétablir l’état de droit dont nous étions si fier et qui rayonnait partout dans le monde par sa tolérance, sa générosité, son exemplarité.
Arnaud de la Salle