L’Île aux trésors

0
191

Un de mes premiers arrêts dans le Pontiac a été l’Île-du-Grand-Calumet. J’avais prévu d’y rester 30 minutes; 7 heures plus tard j’y étais encore, admirant la rivière

Un de mes premiers arrêts dans le Pontiac a été l’Île-du-Grand-Calumet. J’avais prévu d’y rester 30 minutes; 7 heures plus tard j’y étais encore, admirant la rivière
des Outaouais. Pourtant je revenais d’Amsterdam, mais j’étais ébloui. Je me suis dit : « Impossible, voici le prochain « Mont Tremblant ». 
Environ 5 ans plus tard, je suis toujours étonné par le peu d’intérêt des touristes envers cette île, mais je comprends mieux. Les principales difficultés de cette île aux trésors n’ont rien à voir avec son potentiel mais sa gouvernance.  Le processus de réflexion, la recherche des faits, les valeurs, l’éthique, en fait tout ce qui mène à des décisions ou des projets.
Lorsque 4 maires en moins de 4 ans se succèdent, que la direction générale quitte durant cette même période, que, même si la situation est sous contrôle, on confirme que plusieurs comptes de taxe n’ont pas été perçu pendant des années, que le ton utilisé entre élus, citoyens et employés est tendu et agressif, c’est qu’il y a plus qu’un problème de stabilité.
De fausses informations?  
Après un entretien à la radio, où j’ai essentiellement rapporté les propos de la séance publique, un conseiller s’est présenté à la radio sans rendez-vous en criant : « Vous faites de la fausse information ». Bon, je me questionne encore comment il a pu penser que c’était une bonne idée de m’aborder de la sorte. Je suis resté poli, mais si vous arrivez dans mon bureau sans rendez-vous, il se pourrait que je vous invite à vous trouver une autre carrière. J’ai pris le temps de le laisser s’expliquer.  Après quelques minutes, ce conseiller de l’Île-du-Grand-Calumet a conclu que tout ce qui a été dit était basé sur des faits. La conversation était revenue à la normale, mais les propos, surprenants. « Le problème, c’est qu’il y  a au moins trois conseillers qui ne sont pas là pour les bonnes raisons », a-t-il dit devant d’autres collègues. C’était maladroit de tenir des propos de la sorte dans la réception d’une salle des nouvelles, mais honnête. Ça démontre la détresse vécue par ces personnes qui espèrent voir la situation s’améliorer.   
Situation embarrassante
Peu de politiciens veulent commenter et ce n’est pas toujours leur rôle. C’est
compréhensible, c’est délicat et nuancé. Mais peu importe, il faut en parler et chercher à savoir. Pas juste sur le départ du plus récent maire, mais sur ce qui doit être changé. Si une analyse n’est pas effectuée, la situation se répétera. Ça prend un diagnostic.
Si rien n’est fait, des pirates vont s’emparer des trésors de l’île. J’ai décidé d’assumer mon coup de cœur et de m’engager. Non pas politiquement, je suis dans les médias et j’espère y rester. Mais j’aime le Pontiac. J’ai donc décidé de soumettre une offre pour un des terrains qui a été mis en vente à 6 000$ chacun. Ce sera ma façon de faire confiance en la démocratie et en l’avenir de
l’Île-du-Grand-Calumet et du Pontiac.

Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist