Les techniciens en imagerie médicale partiront le 9 septembre

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L’exode des techniciens en imagerie en milieu ruralmenace l’accès aux soins de santé

OUTAOUAIS – Le 25 juillet dernier, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a annoncé que huit des douze techniciens en imagerie des hôpitaux de Shawville, Wakefield et Maniwaki ont accepté des postes à Gatineau, dont les départs sont prévus pour le 9 septembre. « Tous ont cité la disparité des primes comme principale raison », a déclaré Christine Prégent, représentante de l’APTS Outaouais, en entrevue avec CHIP FM.

À la suite de cette annonce, l’APTS a convoqué une rencontre d’urgence avec Richard Deschamsps, sous-ministre de la Santé, pour plaider en faveur de l’élargissement des primes de 22 000 $ offertes à Gatineau à tous les hôpitaux de l’Outaouais afin de retenir les techniciens. « Si aucune entente n’est conclue et que ces techniciens partent, on s’attend à d’importantes interruptions de service. L’Hôpital de Pontiac n’aura plus qu’un seul technicien, Maniwaki avec un technicien à temps plein et un technicien à temps partiel, et Wakefield avec un seul », a souligné Mme Prégent.

Guylaine Laroche, présidente de l’APTS Outaouais, a souligné que les services offerts dans les hôpitaux périphériques aident à alléger la pression sur les centres urbains. « Sans accès à ces services, les résidents d’autres régions de l’Outaouais devront se rendre à Gatineau, ce qui entraînera probablement des salles d’urgence surpeuplées. Il y aura des retards encore plus longs pour le diagnostic et le traitement, des problèmes de transport et, en fin de compte, des risques accrus de décès et une perte importante de l’accès aux services locaux », a-t-elle ajouté.

Le gouvernement du Québec a jusqu’à maintenant offert une prime de 18 000 $ aux techniciens en imagerie des hôpitaux de Maniwaki, Shawville et Wakefield. André Fortin, député de Pontiac, a critiqué le gouvernement, affirmant que leur « entêtement à offrir moins aux travailleurs ruraux cause un préjudice important à [ces] résidents. Presque tous les techniciens veulent accepter des postes urbains pour recevoir la pleine prime, créant cette crise entièrement grâce aux actions du gouvernement de la CAQ ».

Patricia Rhéaume, conseillère en communications du CISSSO, a déclaré qu’aucun départ définitif n’a été confirmé ; « Nous nous efforçons d’éviter d’utiliser des plans d’urgence ou de modifier les activités cliniques. Le personnel d’autres secteurs peut soutenir les équipes
de Pontiac, Maniwaki et Wakefield au besoin ».

Nicole Boucher-Larivière, directrice des réseaux locaux de services de Pontiac, espère que les négociations en cours mèneront à une entente qui permettra aux techniciens de rester là où ils sont. « Il est crucial de reconnaître toute la valeur de nos techniciens, quelle que soit la taille de leur hôpital », a-t-elle souligné, soulignant qu’ils ont des plans de soutien tels que l’augmentation des heures supplémentaires, l’utilisation plus efficace du
personnel de garde et le redéploiement temporaire du personnel des hôpitaux urbains pour combler les lacunes. « Nous veillerons à ce que les services essentiels soient maintenus, même si cela signifie des temps d’attente plus longs pour l’imagerie non urgente », a-t-elle ajouté.

Mme Boucher-Larivière a souligné les efforts visant à attirer plus de professionnels dans la région ; la collaboration avec la MRC pour mettre en valeur les avantages de vivre dans le Pontiac, et les négociations provinciales en cours pour reconnaître le statut unique
de la région et élaborer des stratégies à long terme pour prévenir des crises similaires. « La promotion du mode de vie de la région et la garantie d’une rémunération équitable en feront une option attrayante pour les nouveaux diplômés et les professionnels expérimentés », a-t-elle déclaré.

Un organisme local de défense des droits, Citoyens du Pontiac, a lancé une campagne « GoFundMe » dans l’espoir de combler le manque à gagner dans l’offre du gouvernement aux techniciens ruraux. L’objectif est de recueillir 30 000 $ (5 000 $ par technicien) pour
compenser en grande partie les primes offertes localement par rapport à celles des centres urbains.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déclaré que le ministère reconnaît la gravité de la situation de l’Outaouais en raison de sa proximité avec l’Ontario. « Les hôpitaux prioritaires ont été sélectionnés en fonction de la situation observée et des difficultés de main-d’œuvre, et les différentes primes ont été négociées par les parties, à savoir le gouvernement et l’APTS. Nous poursuivons notre travail de mise en œuvre d’autres solutions durables pour résoudre les problèmes de main-d’œuvre observés dans la région », a déclaré M. Dubé.