Les interruptions en obstétrique inquiètent les mères locales – Des renforts arrivent à l’Hôpital communautaire du Pontiac

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Allyson Beauregard

SHAWVILLE – Après six interruptions en obstétrique (OBS) cette année à l’Hôpital communautaire du Pontiac (PCH), la plupart en octobre, le Centre intégré de santé

Allyson Beauregard

SHAWVILLE – Après six interruptions en obstétrique (OBS) cette année à l’Hôpital communautaire du Pontiac (PCH), la plupart en octobre, le Centre intégré de santé
et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) a annoncé, le 24 octobre dernier, dans un contexte d’interruption de six jours, le recrutement temporaire de deux infirmières à l’hôpital général juif du Centre-Ouest de l’Île-de-Montréal.
Les infirmières travailleront à tour de rôle à temps plein en alternance à PCH au cours du prochain mois, chacune couvrant une période de deux semaines.
« Après cela, nous réévaluerons la situation. Nous travaillons à plusieurs
solutions pour renforcer le service d’obstétrique dans le Pontiac », a déclaré Marie-Pier Després, agente des relations avec les médias du CISSSO. 
En plus de deux autres interruptions en chirurgie générale à l’Hôpital du Pontiac, qui ont eu des répercussions sur les services en obstétrique, au moins deux autres interruptions du service ont été évitées de justesse, dont une qui aurait duré
au moins un mois sans l’aide d’une équipe de sages-femmes de la Maison de naissance à Gatineau. « Les sages-femmes étaient une solution temporaire et comme leur centre d’accouchement fonctionne à pleine capacité, elles ne peuvent plus soutenir le Pontiac », a déclaré Mme Després.
Les interruptions sont dues à un manque de personnel infirmier formé en obstétrique à PCH, qui compte actuellement quatre infirmières au lieu des 12 normalement requises pour exploiter le service.
« Maniwaki a connu quelques interruptions en chirurgie générale au début de 2019, mais nous avons recruté un nouveau chirurgien et la situation est réglée.
Nous avons aussi eu une interruption au service de neurologie de l’hôpital de
Hull. Sinon, nous n’avons pas beaucoup de bris de service dans nos hôpitaux », a dit Mme  Després au Journal.
Bien qu’il y ait des pénuries d’infirmières à l’échelle de la province, en Outaouais,
il semble que l’Hôpital communautaire du Pontiac ait été plus gravement touché que les autres hôpitaux. La position du Pontiac en tant que région frontalière rend l’attraction et la rétention du personnel infirmier encore plus difficile étant en compétition avec l’Ontario, où les conditions de travail et les salaires sont meilleurs.
Une situation stressante
Bien que les femmes enceintes soient informées des interruptions imminentes, celles qui arrivent à PCH pendant une interruption de service sont transférées à Gatineau après évaluation. Dans le cas d’une naissance imminente, le bébé est mis au monde à PCH, mais la mère et l’enfant sont ensuite transférés à Gatineau pour des soins post-partum. Le manque de fiabilité des services en obstétrique s’est avéré stressant pour les femmes enceintes de la région.
Avant l’accouchement, Virginia Lavigne explique que les fréquentes interruptions ont ajouté du stress et de l’inquiétude dans sa vie. « Ils m’ont rendue nerveuse parce que ce n’était pas dans mon plan d’accoucher à Gatineau ou à Pembroke », dit-elle. Le premier enfant de Mme Lavigne est né à PCH, mais le deuxième est arrivé dans une ambulance en route vers l’hôpital, un événement qui s’est avéré tout aussi stressant que les mois qui ont précédé sa naissance.
Mme Lavigne a perdu ses eaux à 12 h 35 le 2 octobre et, sachant qu’il pourrait y avoir une interruption à PCH, sa mère a appelé à l’avance.
« L’infirmière nous a dit de venir à Shawville, mais environ cinq minutes plus tard, ils ont rappelé et nous ont dit d’aller à Gatineau parce que la maternité serait fermée à partir de 20 heures. À ce moment-là, mes contractions étaient rapides et je ne pensais pas me rendre à Gatineau, alors ma mère a appelé le 911, explique Mme Lavigne.
Cependant, lorsque les ambulanciers sont arrivés, ils ont dit qu’on leur avait demandé de l’amener à Shawville. Au milieu de la confusion, bébé Vincent est né sur le bord de la route à 14 h 20, à seulement 8 kilomètres de la maison. Ils ont continué jusqu’à Shawville où le personnel a vérifié que la mère et le bébé allaient bien. On leur a assigné une chambre, mais ils ont de nouveau été chargés dans une ambulance et envoyés à Gatineau à 21 h 30 en raison de l’interruption prévue qui ne s’est pas produite.
Bébé Cliff Amyotte est née à PCH le 6 octobre, entre deux interruptions, et bien que la mère Claudee Galipeau ait finalement réalisé son désir d’accoucher localement, le stress et l’anxiété dans les derniers mois de sa grossesse étaient élevés parce qu’elle ne savait pas où et par qui le bébé serait accouché.
« La familiarité et les soins près de chez soi sont réconfortants. Dans le Pontiac, vous êtes suivie par une équipe en qui vous avez confiance. La grossesse est assez stressante pour ne pas avoir à s’inquiéter de devoir voyager plus d’une heure pour accoucher », a déclaré Mme Galipeau, soulignant la qualité et
l’intégrité du personnel hospitalier local. 
« Le système ne peut pas continuer à négliger de régler ce problème à long terme. Comment le Pontiac est-il censé attirer et retenir les résidents si nous ne pouvons pas offrir des soins de santé accessibles et fiables », conclut-elle.