Les inondations : un tour de la question

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Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

Je ne voulais pas vraiment parler d’inondations parce que je ne voulais pas remuer le fer dans la plaie pour certaines personnes, mais en même temps, je me disais que je ne pouvais pas jouer à l’autruche et faire comme si de rien

Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

Je ne voulais pas vraiment parler d’inondations parce que je ne voulais pas remuer le fer dans la plaie pour certaines personnes, mais en même temps, je me disais que je ne pouvais pas jouer à l’autruche et faire comme si de rien
n’était alors que c’est, et que cela restera pour un certain temps, l’un des événements les plus marquants de notre printemps.
Il y a de cela deux semaines environ, je me retrouvais au bord du boulevard des Allumettières, un pneu crevé, pas de cellulaire (j’entendais bien mon fils m’expliquer en quoi il m’aurait été très utile là), une roue de secours déjà utilisée (eh oui, un autre pneu avait crevé deux jours avant), avec mon plus jeune de sept ans dans la voiture, à égale distance de deux carrefours, soit assez loin des deux. Bref, disons que j’étais dans une sale posture ! Je ne vous raconterai pas tout ce qui m’a permis de m’en sortir, mais c’est à une combinaison assez incroyable d’aide, en provenance notamment de deux anciens élèves, que je me suis sortie de là bien plus vite que je n’osais l’imaginer et c’est bien cela que je veux souligner, ici, d’abord et avant tout : la solidarité issue de notre petit milieu pontissois. Il m’est arrivé, à quelques occasions, de l’observer ou d’en bénéficier et si les inondations ont quelque chose de positif dans notre communauté, c’est uniquement de ce côté-là qu’il faut regarder alors qu’à force de bras, les gens se sont réellement entraidés.
Malgré ce grand élan de solidarité sur lequel s’est appuyée toute la communauté, les inondations soulèvent également un certain nombre de questions. En effet, le Conseil municipal de Mansfield-et-Pontefract adoptait, à l’unanimité, une résolution pour demander une commission d’enquête sur la gestion des barrages, soupçonnant notamment qu’une mauvaise gestion de ces derniers aurait pu mener à la situation. « On ne peut pas seulement blâmer dame Nature », affirmait Gilles Dionne, le maire de la municipalité. Cela ne m’a jamais beaucoup inquiétée de blâmer les autorités quand ces dernières semblaient le mériter et pointer du doigt une gestion déficiente d’Hydro-Québec ne me dérange pas si cela peut expliquer ce qui s’est passé. Par contre, il me semble essentiel dans le cas présent de ne pas perdre de vue qu’en pointant du doigt dans une direction, cela
n’empêche absolument pas de se poser d’autres questions concernant la gestion.
Il est trop tôt pour établir des bilans, mais bon nombre de gens qui ont été inondés
se trouvaient, malheureusement, en zones inondables. Certains commerces de nos municipalités se sont même vus déroger le droit de s’installer dans ces zones à risques sous le prétexte très implicite, mais assez évident, que cela pouvait rapporter de l’argent. Les municipalités ont aussi dans ce qui nous arrive une part de responsabilités dont les coûts seront à assumer.
Dans tout cela, il y a bien une chose que je retiens. Si dame Nature est capricieuse, elle n’est certainement pas la seule à blâmer dans un événement qui risque bien de se répéter année après année parce qu’en matière
d’environnement, il semble encore qu’il n’y ait personne à blâmer !