Arnaud de la Salle
PONTIAC – Les professionnelles et professionnels de l’éducation des commissions scolaires des Draveurs, au Cœur-
des-Vallées, des Portages-de-l’Outaouais
et des Hauts-Bois-
Arnaud de la Salle
PONTIAC – Les professionnelles et professionnels de l’éducation des commissions scolaires des Draveurs, au Cœur-
des-Vallées, des Portages-de-l’Outaouais
et des Hauts-Bois-
de-l’Outaouais ont fait grève en front commun les 9 et 10 novembre, parce que, après un an de négociations, le gouvernement vient de faire une proposition qui soulève l’indignation. Son offre salariale, qui prévoyait un gel salarial les deux premières années, a été revue pour placer ces gels la première et la cinquième année. Cette offre signifie un appauvrissement graduel pendant les cinq prochaines années. De plus, l’offre gouvernementale présente une anomalie qui aurait des conséquences très importantes en faisant baisser la rémunération de près de 18 000 personnes salariées travaillant majoritairement dans des catégories d’emplois féminins. Dans plusieurs cas, la baisse de salaire pourrait s’élever à
1 $ l’heure. En plus,
concernant le régime de retraite, le Conseil du
trésor maintient sa volonté d’augmenter la pénalité actuarielle à 7,2 % et de faire passer progressivement l’âge de la retraite sans pénalité de 60 à 62 ans. Au final, cette mesure se traduirait par une diminution inadmissible des rentes.
« Nous nous joignons à madame Louise Chabot, présidente de la CSQ, pour affirmer que la proposition du Conseil du trésor est non seulement inacceptable, elle est inadmissible! N’oublions pas aussi qu’à la table de négociation des professionnelles et professionnels de l’éducation, la partie patronale refuse de nous faire des offres. Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l’éducation, les professionnelles et professionnels n’étaient pas assez nombreux pour
suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves », déplore le
président du Syndicat du
personnel professionnel des commissions scolaires de l’Outaouais (SPPCSO), Pierre Chéhadé.
Le problème est
accentué par les conditions de travail moins intéressantes dans le milieu de l’éducation. Il faut être capable d’attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en
éducation, parce qu’avec des salaires peu compétitifs et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes. De plus, l’intégration en classe régulière d’un grand nombre d’élèves en difficulté a créé un contexte où les enseignants ne reçoivent pas le soutien nécessaire et où, au bout du compte, les élèves ne reçoivent pas des services auxquels ils ont droit. Un grand rassemblement a réuni plus de 1 500 personnes de 11 h 30 à 13 heures à Gatineau.
Le mardi 10 novembre, un rassemblement devant le bureau de la ministre Vallée à Maniwaki a réuni plus de 400 personnes.
S’il est vrai que les enseignantes et enseignants demandent, avec les autres membres du Front commun intersyndical, des améliorations en ce qui concerne les salaires, la retraite et les assurances, il est important de souligner que ceux-ci défendent haut et fort la qualité de l’éducation et souhaitent qu’on investisse dans ce secteur prioritaire.
« Les enseignantes et enseignants sont réellement mécontents devant le peu de progrès démontré par la partie patronale aux tables de négociation. Ils sont mobilisés pour venir exprimer ensemble qu’ils veulent que l’on investisse en éducation, à la hauteur de leurs besoins et de ceux de leurs élèves », mentionne monsieur Danie Boisjoli, président du SPEHR (Syndicat du personnel de l’enseignement des Hautes-Rivières).
« Pour nous, l’amélioration des conditions
d’apprentissage des élèves passe nécessairement par l’amélioration des conditions d’exercice de la profession enseignante. Cela se traduit concrètement par de meilleurs services pour les élèves les plus vulnérables, une diminution du nombre d’élèves par classe ainsi qu’un allègement de la tâche des enseignants.
Qui plus est, une de nos revendications centrales consiste à limiter la précarité d’emploi, notamment dans les secteurs de la
formation professionnelle et de la formation générale des adultes. Tout cela est intimement lié à l’amélioration de la qualité du service que nous rendons à nos élèves à cœur de jour », souligne finalement Guy Croteau, vice-président du syndicat.