Le projet de Centre de conversion de la biomasse progresse, selon Fibre Picanoc

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Allyson Beauregard

CAMPBELL’S BAY – Trois représentants de Fibre Picanoc, Pierre Vézina, Denis Larivière et Richard Vaillancourt, sont venus présenter un rapport d’étape du projet de Centre de conversion de la biomasse (CCB) au Conseil des maires le 3 octobre dernier.

Allyson Beauregard

CAMPBELL’S BAY – Trois représentants de Fibre Picanoc, Pierre Vézina, Denis Larivière et Richard Vaillancourt, sont venus présenter un rapport d’étape du projet de Centre de conversion de la biomasse (CCB) au Conseil des maires le 3 octobre dernier.
À ce jour, avec une contribution de 49% de la MRC, 500 000$ ont été investis dans ce projet sous forme d’études et de salaire de M. Vézina (un employé de la MRC). La contribution du gouvernement provincial s’élevait à 21% et celle du fédéral à 30%.
Le projet CCB a débuté en 2013, mais a été officiellement annoncé au public en août 2015, après que plusieurs études scientifiques eurent déterminé qu’il s’agissait d’un projet viable. Quand la MRC s’est rendu compte qu’elle n’était pas en mesure de continuer à faire avancer ce projet, le dossier du CCB a été confié à Fibre Picanoc, un organisme à but non lucratif créé plus tôt cette année, afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour le faire progresser et  obtenir des subventions.
Le projet CCB compte sur l’abondance de bois mou, non utilisé depuis que le principal débouché a été perdu quand le moulin de la Smurfit-Stone a fermé ses portes. Selon les représentants de Fibre Picanoc, le CCB aurait accès annuellement à 640 000 mètres cubes de bois dans un rayon de 60 km. Le bois provenant du Québec serait accepté en priorité, mais celui de l’Ontario serait aussi utilisé si nécessaire.
Selon M. Vézina, une des étapes les plus importantes jusqu’ici a été franchie quand une rencontre a eu lieu le 19 septembre, aux États-Unis, entre le développeur du projet de bioraffinerie avec des investisseurs potentiels et des représentants de Investisse-ment Québec, à leur bureau de New-York, des représentants du Conseil national de recherche du Canada et CanmetENERGIE. Selon M. Vézina, Investissement Québec s’est déclaré très intéressé à investir dans ce projet.
« Le projet de CCB a continué à évoluer au cours de l’année dernière, mais cette rencontre représente une importante avancée pour lacréation d’une bioraffinerie dans le Pontiac », déclarait-il.
La bioraffinerie, au cœur du projet CCB
La bioraffinerie est au centre du projet.
« C’est ce qui va faire fonctionner l’ensemble du projet », déclarait M. Larivière. La technologie qui sera employée a été choisie en 2016 tandis que la nature de la production a été seulement déterminée en 2017.
Cette usine produira surtout de la cellulose cristalline (utilisée dans la production
d’aliments, de vitamines et de suppléments, entre autres choses) et de lignine (utilisée dans les plastiques, les colles, etc.). Il sera aussi
possible de produire des sucres C-5 et C-6 pour la production de biogas et de bioethanol. Selon M. Larivière, la demande pour ces produits est très élevée et ils ont donc beaucoup de valeur sur le marché.
Quand la bioraffinerie sera en opération, le projet CCB prévoit l’ajout d’un moulin pour palettes,  d’une cour pour la transformation de la fibre, d’une usine de cogénération pour que le CCB produise sa propre énergie, d’une écorceuse et d’un moulin à scie.
Au départ, la bioraffinerie devrait représenter de 35 à 40 emplois et jusqu’à 55 en pleine production.
Des investisseurs encore inconnus
 Selon le préfet Durocher, la MRC et Fibre Picanoc ont signé un accord de confidentialité, ce qui interdit de dévoiler les noms des investisseurs et des opérateurs potentiels.
« Nous voulons protéger notre entreprise. Si nous
rendions publics les noms des compagnies, nous ferions
connaître aussi la technologie que nous avons choisie. Si d’autres MRC obtenaient cette information, elles pourraient nous court-circuiter et seraient peut-être en meilleure position pour faire des pressions sur les gouvernements », expliquait M. Larivière.
« Une simple divulgation par une personne et nous allons perdre ces investisseurs et ce projet ne se fera pas dans le Pontiac, ajoutait M. Durocher. Cependant, nous avons eu confirmation qu’un développeur et un investisseur sont intéressés par ce projet ».
En réponse à une question du maire de Thorne, Terry Murdoch, M. Lavivière a
confirmé qu’ils n’avaient ni engagement ni investissement ferme de la part des deux parties, mais qu’ils ont contribué directement, en temps et énergie, à l’avancement du projet.
La localisation du CCB n’a pas été confirmée, mais il a été question de l’usine de Pin Davidson ou du Parc industriel du Pontiac.
Prochaines étapes et échéancier
D’ici à la fin de 2018, on s’attend à ce que les gouvernements fédéral et provincial investissent 2,5 millions dans ce projet pilote de bioraffinerie pour valider la technologie adoptée, faire des tests avec différentes essences de bois, réaliser des études de marché, d’impact environnemental et d’acceptabilité sociale et pour continuer les discussions avec des investisseurs et des opérateurs potentiels.
Ensuite, les étapes finales du projet devrait se dérouler jusqu’en 2021, alors que 2
ou 3 scénarios d’investissements seront étudiés et la
bioraffinerie sera construite (au coût total de120 millions de dollars). On s’attend à ce que la construction débute en 2019 avec l’objectif de
commencer les opérations en 2021. Cependant, M. Larivière a appelé à la prudence, car des délais sont aussi possibles.
M. Durocher n’a pas hésité à se déclarer très confiant que le projet va se réaliser, mais les représentants de Fibre Picanoc se sont montrés plus prudents en déclarant simplement que les choses semblent prometteuses pour le moment.
« À la fin de chaque étape, il faudra décider si le projet se continue ou non, mais avec le soutien de nos gouvernements et celui de la communauté, ce projet deviendra une réalité », concluait M. Vézina.                 
                               (LT)