Le Pontiac renaîtra-t-il un jour de ses cendres… de bois?

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Il y a un an, presque jour pour jour, paraissait une série d’articles sur le domaine de la foresterie dans le Pontiac. En amont de cette démarche journalistique, une question :
y a-t-il un avenir en foresterie dans la MRC de Pontiacv? Intimement liée à l’histoire de
la région, la question était légitime.

Dans les années 1830, l’exploitation forestière était l’une des activités principales en Outaouais. Pour survivre, les premiers agriculteurs de la région avaient dû bûcher dur et la fortune a pu sourire à ceux qui avaient investi dans le commerce des billots de bois. De Hull à Rapides-des-Joachims, on trouve des traces de cette histoire : anciens camps de bûcherons, rétrospectives sur la drave, usines de pâtes et papiers, scieries, circuits touristiques autour de la foresterie… Les initiatives ne manquent pas de nous rappeler de quel bois l’Outaouais se chauffait.

Aujourd’hui, si les circuits patrimoniaux permettent de mieux comprendre la vie des draveurs d’autrefois, la jeune génération de bûcherons trouvent les portes des scieries et des usines de pâtes et papiers, closes, une fois pour toutes et pour de bon. Les industries qui se relèvent le font au prix de lourds sacrifices, sans garantie. Alors qu’elle devait cesser ses activités en décembre dernier, la scierie Commonwealth Plywood de Rapides-des-Joachims, ayant rouvert le 23 février 2023 après dix ans de fermeture, devait cesser ses activités pour une période indéterminée. Encore ouverte à ce jour, elle vit sous respirateur artificiel depuis, contrôlant la situation au jour le jour, espérant prolonger l’ouverture le plus longtemps possible. La résolution prise par le conseil des maires de la MRC
de Pontiac, exigeant du Ministère des Ressources naturelles et des Forêts de faire marche arrière quant à la réduction du volume de bois garanti et à l’élimination d’un programme de financement, sera-t-elle suffisante pour permettre au moulin de poursuivre ses opérations? Seul l’avenir le dira.

Mais cet avenir est sombre. La menace américaine pèse, une fois encore, très lourd dans
la balance du bois d’œuvre. Les tarifs qu’imposerait Donald Trump aux produits canadiens constitueraient, pour l’industrie forestière des régions du Québec, un désastre. Si les plus optimistes brandissent, avec espoir, les possibilités d’une calamité partagée avec les États-Unis, l’imprévisibilité de leur président est à prendre en considération.

Pourtant, l’eau a coulé sous les ponts. Cela fait presque vingt ans que Smurfit-Stone a fermé ses portes et l’industrie du bois d’œuvre est en crise depuis des années. L’incertitude des lendemains sous la gouvernance de Donald était prévisible. La question sur l’avenir de la foresterie dans le Pontiac se pose aujourd’hui avec la même urgence qu’hier : y a-t-il encore un avenir en foresterie dans la MRC de Pontiac ? C’est peut-être la réponse
qui nous dérange.

Publié le 29 janvier 2025.