André Macron
André Macron
CAMPBELL’S BAY, le 27 juin 2013 – Le 15 juin dernier, c’est une toute nouvelle entreprise familiale viticole qui prenait officiellement ses racines dans le Pontiac. Ce sont 3000 plants de vignes qui ont été plantés pour l’occasion, le tout premier vignoble de « Muddy Hands Winery ».
Selon Tasos Georgeadis, propriétaire des lieux et viticulteur en herbe, on ne pouvait rêver meilleure situation géographique. Pratiquement en face des Chutes de Luskville, en bordure de la Route 148, jouxtant les collines de la Gatineau, le paysage a non seulement le mérite d’être enchanteur, mais aussi celui de convenir à la culture de vignes. Elles y bénéficieront d’un microclimat idéal et d’une très bonne qualité des sols plutôt sablonneux. Situé à une petite vingtaine de minutes de la région de la Capitale Nationale, le site devrait attirer de nombreux touristes et amateurs de vins.
Selon M. Louis Laterreur, conseiller en horticulture maraîchère et fruitière au MAPAQ, la demande pour des produits locaux est là et le bassin de population de la capitale semble très suffisant. Traditionnellement, dans le Pontiac, c’est la production bovine qui prédomine. La diversification vers les cultures fruitières et maraîchères constitue un véritable atout pour le Pontiac qui bénéficie indéniablement de conditions climatiques plus clémentes qu’ailleurs au Québec. « L’avantage de se lancer dans de telles productions à l’heure actuelle est leur coût beaucoup moins élevé », ajoute-t-il. M. Laterreur connaît, lui-même, un de ces producteurs capables de générer un revenu proche de 100 000 $ sur un territoire d’à peine 1 hectare. Il précise qu’il s’agit là d’une exception, révélatrice cependant de la possible rentabilité de telles productions.
Comme son nom l’indique, « Muddy Hands Winery » n’est pas née sans efforts. De nombreux tests ont été effectués sur les sols. Leur fertilisation a été nécessaire. Il a fallu notamment penser à un système de drainage, niveler le terrain et sélectionner les vignes qui offraient le plus de potentiel compte tenu des facteurs terroir et climat. « Les grandes choses ne s’accomplissent qu’avec amour, passion et travail acharné », affirme Tasos avec enthousiasme et optimisme, un véritable leitmotiv qui risque bien de devenir sa marque de fabrique !
Et bien sûr, un empire ne se bâtit jamais seul et l’appui inconditionnel de sa conjointe, Jo-Anne, et la motivation que leur a apportée leur fille de 18 mois, Athanasia, ont fait d’un simple rêve un projet bien concret. En tout, le 15 juin dernier, ce sont une quarantaine de personnes, famille proche, amis et gens de la communauté, qui ont participé à la plantation. Tasos tient à souligner l’implication toute particulière de Doug Briden et de Joanne Labadie des « Lavender Ridge Farms », ainsi que celle de Jonathan St-Louis du Magasin du Fermier à Luskville.
Les vignes sélectionnées offrant une grande résistance aux rigueurs des hivers et à la moisissure, elles devraient assurer prochainement la production d’un vin s’apparentant aux Marquette ou Frontenac déjà connus. En tous cas, il est certain que nous ne manquerons pas la première dégustation !