Le poids des régions dans la mondialisation

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Je ne suis pas économiste, mais je suis belge. Un peu rebelle dans l’âme, ma fibre patriotique a vibré ces derniers jours aux sons de la discordance wallonne.

Je ne suis pas économiste, mais je suis belge. Un peu rebelle dans l’âme, ma fibre patriotique a vibré ces derniers jours aux sons de la discordance wallonne. Partagée entre les revendications issues de mon pays d’origine et celles de mon pays d’adoption, je suis une « multicitoyenne » tentant de comprendre les enjeux de la mondialisation; et étonnamment, il aura fallu que ceux-ci me ramènent dans le Pontiac.
« Comment une région de 3, 6 millions d’habitants peut-elle bloquer un accord que le Canada et les 28 États membres de l’Union européenne, soit 500 millions d’Européens, veulent signer ? » C’est là la question récurrente qu’ont soulevé la
plupart des médias, alors que, moi, je me demandais plutôt « Pourquoi ? ». C’est aussi là que je me suis rendu compte que, d’un côté à l’autre de l’Atlantique, à part pour les économistes et quelques autres, le libre-échange reste un concept dont les enjeux sont souvent ignorés. David n’aurait jamais vaincu Goliath s’il n’avait pas osé affronter le géant. Question de principe, la Wallonie avait donc bien le droit, en tant qu’acteur directement impliqué, d’émettre des réserves sur un accord dont les enjeux ne concernent, souvent justement, que les grands. Que l’on soit pour ou contre la mondialisation, pour ou contre le principe du libre-échange, l’on ne peut certainement pas être contre le libre débat qui permettrait à Monsieur et à Madame Tout le Monde de se faire une opinion. Et c’est au moins ça que la Wallonie, dans sa toute grande minorité, aura permis de soulever.
Prochainement, le Pontiac verra ses deux « Banque Laurentienne » fermer leurs portes parce que « leur mode traditionnel d’opérations est devenu obsolète ». Je ne suis pas économiste, mais je vis dans le Pontiac et selon moi, le mode d’opérations des Banque Laurentienne n’est pas plus obsolète ici qu’ailleurs. Pourtant, c’est bien ici qu’on les ferme ! Difficile de remettre en question l’ordre des géants, de jouer les rebelles quand, avec l’assentiment général, agissent les plus grands ! Difficile, au cœur de la mondialisation, de défendre les régions ! Mais qui a jamais dit que ce serait un jeu d’enfant ?
Force est de de constater que le Pontiac manque de rebelles, de passionnés qui n’ont pas peur d’aller, au-delà des problèmes, de se battre contre les géants. Force est de constater qu’au lieu de préserver le bien commun de la région, beaucoup préfèrent défendre leurs intérêts. Même dans notre région, la mondialisation a ses répercussions et si la Wallonie a pu se placer sur une carte, pourquoi le Pontiac n’y arriverait-il pas ? Là réside maintenant ma seule et lancinante question !

Dominique Bomans est professeur à l’école secondaire Sieur-de-Coulonge.
Elle y enseigne principalement le français.