Le CISSSO supprimera 727 postes : l’Hôpital du Pontiac sera touché
Tashi Farmilo
Publié dans le Journal du Pontiac le 26 mars 2025.
OUTAOUAIS – Une vague de compressions budgétaires frappe le système de santé de l’Outaouais alors que le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) élimine 727 postes permanents, dont 127 postes actuellement dotés et 600 postes vacants, dans le but de stabiliser les finances. Parmi les postes dotés, 25 sont des postes de gestion. Bien que la majorité des réductions touchent les emplois administratifs, 30 postes cliniques, dont des infirmières, des psychologues et des travailleurs sociaux, devraient également être éliminés. Le personnel clinique touché se verra offrir d’autres postes ailleurs dans le réseau des soins de santé dans le cadre du processus de restructuration de la main-d’œuvre.
À l’échelle locale, quatre postes administratifs seront perdus à Pontiac, ainsi que deux postes vacants d’aide-infirmière à l’Hôpital du Pontiac.
« Ces décisions sont incroyablement difficiles, mais nécessaires pour assurer l’avenir de nos services tout en gérant de manière responsable les fonds publics », a déclaré le Dr Marc Bilodeau, président et chef de la direction de l’ACSSO, insistant sur le fait que même si les mesures peuvent sembler sévères, elles sont essentielles au maintien de soins de qualité dans les limites budgétaires actuelles. « Notre priorité est de continuer à offrir des soins de santé accessibles et de haute qualité tout en nous adaptant aux réalités financières auxquelles nous sommes confrontés », a-t-il ajouté. « Les décisions ont été prises à la suite d’un examen approfondi de nos besoins et de nos ressources afin de minimiser les perturbations dans la prestation de services », a expliqué Dr. Bilodeau.
Malgré les assurances du CISSSO, beaucoup ne sont pas convaincus. SOS Outaouais, un groupe régional de défense des soins de santé, a dénoncé les compressions, les qualifiant de nouveau de coup porté à un système déjà aux prises avec des décennies de sous-financement chronique.
« Le gouvernement Legault ne peut plus fermer les yeux sur la crise sanitaire qui sévit en Outaouais », a déclaré Jean Pigeon, porte-parole de SOS.
« Réduire les ressources d’un système déjà sous-financé de 200 millions de dollars par année n’est pas de l’optimisation, c’est de la négligence. Couper 90 millions de dollars supplémentaires ne fait qu’empirer une mauvaise situation. Un hôpital fonctionnant à 250% de sa capacité n’est pas une réussite; c’est un échec de leadership.
Le groupe prévient que les compressions mettront davantage à rude épreuve un réseau surchargé, rapprochant les travailleurs de la santé épuisés de l’épuisement professionnel
et réduisant l’accès déjà limité aux soins, en particulier dans les communautés rurales comme Pontiac.
André Fortin, député du Pontiac et porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, a condamné la décision du gouvernement comme étant imprudente et préjudiciable aux citoyens. « Couper 90 millions de dollars dans une région déjà sous-financée, où les gens ont de la difficulté à accéder aux soins de base, où les temps d’attente aux urgences sont parmi les pires de la province et où les retards chirurgicaux sont insupportables, est une insulte aux résidents de l’Outaouais », a déclaré M. Fortin.
« Malgré ce que prétend le gouvernement, les compressions réduiront les services aux patients. La Fédération des médecins spécialistes a déjà averti que ces réductions affecteraient directement les soins aux patients, y compris les patients atteints de cancer qui attendent trop longtemps pour des chirurgies critiques », a-t-il ajouté. Fortin promet de travailler avec des groupes de défense comme SOS Outaouais pour riposter.
« Les députés de la CAQ de cette région ont abandonné leurs engagements et se sont éloignés de leur responsabilité d’améliorer les soins de santé. Mais je n’arrêterai pas de me battre contre ces politiques à courte vue et néfastes », a-t-il conclu.