Le CISSSO: sensible aux plus vulnérables?

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Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist


Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Depuis l’annonce d’un tarif au stationnement de l’hôpital de Shawville, mon attention a été retenue par la résidence Thomson. Le CISSO annonçait des changements/fermeture, une restructuration/transformation et la création de milieu transitoire (pour reprendre les termes employés par les responsables du dossier au CISSSO).  Ce sujet est d’autant plus préoccupant que la clientèle de la résidence est composée de personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme. Les communications nébuleuses, les nombreuses questions laissées sans réponse et la complexité entourant la transformation de la résidence Thomson
pouvaient en effrayer plusieurs.
Les employés, les syndicats tout comme les familles des résidents et les médias ont été laissés dans le néant. « Certains d’entre eux resteront », avait confié le gestionnaire responsable Jean Dansereau en décembre 2016, ce qu’il a confirmé à l’hiver 2017. Quelques jours avant Noël, tous les résidents ont dû quitter la résidence, sans y être remplacés pour le moment. Le député provincial André Fortin m’avait expliqué qu’il s’agissait d’une décision basée sur les recommandations du protecteur du citoyen. Au CISSSO, on parlait d’orientation et de tendance gouvernementale.
André Fortin a apporté des précisions : « On cherche à trouver des entrepreneurs qui vont garder la résidence ouverte. Après un premier appel d’offres, ça n’a pas fonctionné. On va travailler en concertation avec les acteurs du Pontiac pour trouver une solution. Je vous donne ma parole, ça va rester ouvert ». Rassurant? Oui et non. Je n’ai jamais reçu d’appel d’offres à ce sujet et le syndicat m’a aussi confié ne pas être au courant. Aussi, pourquoi l’information est-elle partagée par le député et non par le CISSSO? Le député est redevable à ses citoyens et je reconnais qu’il a toujours été très rapide à réagir. Pourquoi en va-t-il autrement pour le CISSSO?
Brenda Godin, mère d’Angèle, une ancienne résidente dans la trentaine qui a besoin d’assistance constante, se disait en deuil. La famille d’Angèle a obtenu la confirmation du déménagement obligatoire de leur fille un mois avant la date prévue. Le CISSSO a dirigé Madame Godin vers deux résidences situées à Gatineau. L’une des deux résidences était composée uniquement de travailleurs masculins.
« Ici, tout le monde connaissait Angèle. On la reconnaissait lorsqu’on venait à « Village en fête » à Fort-Coulonge, au resto à Shawville. On avait beaucoup d’aide. Merci aux gens du Pontiac », confiait la mère d’Angèle.
Cette opération du CISSSO a été ratée. Tant mieux si la résidence retrouve une clientèle, mais le dossier aurait dû être mieux mené. C’est en s’occupant adéquatement des plus vulnérables qu’une société s’épanouit. Rappelons-nous qu’une société est toujours aussi forte que le plus faible de ses individus.