La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a recommandé l’approbation d’un immense dépotoir nucléaire en surface, et ce, malgré la controverse entourant le stockage d’un million de tonnes de déchets radioactifs et dangereux le long de la rivière des Outaouais. Cette recommandation a été publiée le 25 janvier dans un document de permis et un rapport d’évaluation environnementale. Des groupes de citoyens affirment que le document en question comporte des lacunes et promettent de s’opposer à la recommandation lors des audiences sur l’octroi de permis prévues le 22 février et le 31 mai.
La CCSN fait preuve d’imprudence et d’irresponsabilité en recommandant l’approbation de ce dépotoir, qui créerait des fuites et l’éventuelle désintégration des déchets nucléaires. Cette décision va à l’encontre de sa mission, qui est de protéger les Canadiens de la pollution radioactive.
Voici quelques omissions cruciales dans le rapport d’évaluation environnementale :
L’absence de prise en compte de l’exposition future aux déchets nucléaires contenant du plutonium et d’autres substances à longue durée de vie;
Aucune identification des impacts de la construction d’un pipeline pour déverser les effluents contaminés dans le lac Perch, qui se jette dans la rivière des Outaouais;
Absence de prise en compte sérieuse des sites alternatifs (ne se déversant pas dans un plan d’eau important, ou placés dans une zone à haut risque d’inondation);
Considération inadéquate des autres types d’installations qui n’exposeraient pas les déchets à la pluie, au vent et à la neige et qui ne nécessiteraient pas des technologies non éprouvées de traitement de l’eau et de
« protection contre les intempéries »;
Aucune prise en compte des risques pour les travailleurs en cas d’accidents impliquant des déchets industriels hautement radioactifs (cobalt-60);
Le fait de ne pas prendre en compte la contamination des eaux souterraines par les centaines de tonnes de plomb nécessaires pour protéger ces déchets industriels hautement radioactifs.
Le rapport ne tient pas compte du fait que le monticule se dégraderait et que des déchets radioactifs mixtes et dangereux (arsenic, béryllium, mercure, benzène, dioxines, BPC, etc.) s’écouleraient dans la rivière des Outaouais, pratiquement pour toujours.
Des études antérieures menées par le promoteur du dépotoir ont permis d’identifier les multiples façons dont le monticule pourrait fuir, ainsi que son inévitable désintégration en 400 ans par un processus « d’évolution normale ». Les fuites du dépotoir devraient s’écouler dans les terres humides environnantes qui se jettent dans la rivière des Outaouais, à moins d’un kilomètre de là.
Les membres du public auront une dernière occasion de faire entendre leurs préoccupations concernant le projet proposé lors de la deuxième partie de l’audience à partir du 31 mai. Toutefois, les interventions à ce stade sont très peu susceptibles d’influencer la décision de la Commission et il s’agit essentiellement d’un processus d’approbation automatique. Des renseignements sur le processus d’intervention sont disponibles sur le site Web de la CCSN. La date limite pour déposer une demande de participation est le 11 avril 2022.
Johanna Echlin
Association des propriétaires
de chalets d’Old Fort William