L’évolution du Pontiac aurait pu ressembler à celle d’autres comtés
québécois sans l’influence du diocèse. Le livre de Luc Bouvier énumère des causes de ce sous développement qu’on ne peut nommer toutes dans un petite
L’évolution du Pontiac aurait pu ressembler à celle d’autres comtés
québécois sans l’influence du diocèse. Le livre de Luc Bouvier énumère des causes de ce sous développement qu’on ne peut nommer toutes dans un petite
lettre au Journal mais qu’on peut vraisemblablement résumer ainsi: étant trop concentrés à empêcher les francos de réussir, le diocèse et autres politiciens anglos ont négligé d’assurer la réussite de l’ensemble de la population.
La J.E.C. la J.O.C. les 4H, les Croisés, le Cercle des fermières, l’Ambulance Saint-Jean, les Chevaliers de Champlain, les Lacordaires, etc. sont des organismes fondés ou appuyés par l’Église catholique québécoise pour éveiller les talents des jeunes et soutenir les citoyens en créant des réseaux d’entraide. Aucun de ces mouvements n’a pu s’implanter ici. À l’époque, pas de bibliothèques
scolaires, pas de coopératives agricoles françaises, pas de médias français.
Pour avoir une Caisse populaire québécoise au service des petits épargnants et des entrepreneurs, Fort-Coulonge doit tenir tête au curé Joseph E. Gravelle. En chaire, il traite les promoteurs de “chenapans” (vauriens) . Ce même curé interdit à son vicaire Rochefort de créer des groupes de Croisés au primaire parce que, disait-il, “ça forme des chefs”! Il l’empêche aussi de côtoyer les familles françaises qui contestent son ministère anglicisant.
Des francos ont osé se lancer en affaires. Ils ont été discriminés et harcelés. Par exemple, Moïse et Noël Raymond ouvrent un magasin général à Chapeau, le vicaire Harrington prêche de ne pas acheter chez-eux; Hector Bélec acquiert la centrale électrique de Waltham et voit des anglos encouragés par le député Johnston fonder leur propre coopérative pour lui enlever des clients; l’entêtement de Mgr Smith* cause une chicane et des retards coûteux pour l’emplacement de l’école normale entre Chapeau et Fort-Coulonge.
Revenant à Gravelle, c’est la preuve qu’un nom français ne signifie pas
toujours pro-français ou que Ryan,** un nom anglais ne signifie pas toujours anti-français. C’est une question d’attitude…
Notes: *Les paroles de Mgr W.J. Smith, dans Vérité sont tirées de Bouvier page 176, source: Archives nationales du Canada, fonds privés MG 28, I 98 titre Ordre de Jacques Cartier, Volume 84 dossier Diocèse de Pembroke, 1954-1957. ** Voir Marc Ryan d’Embrun, Journal du Pontiac, 4 mai, page 6. Merci Monsieur Ryan.
Lise Séguin, Mansfield
Pour le groupe des 13