La mine du Grand-Calumet est restaurée, mais l’eau potable pose encore problème

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Allyson Beauregard

ÎLE-DU-GRAND-CALUMET – La restauration par le ministère des Ressources naturelles de la mine Calumet abandonnée est complétée à 99%, mais les résidences voisines de la mine sont encore aux prises avec de l’eau contaminée.

Allyson Beauregard

ÎLE-DU-GRAND-CALUMET – La restauration par le ministère des Ressources naturelles de la mine Calumet abandonnée est complétée à 99%, mais les résidences voisines de la mine sont encore aux prises avec de l’eau contaminée.
Quatre résidences étaient victimes originellement d’une contamination au cadmium avant le début des travaux. Les propriétaires étaient au courant de la contamination et ne consommaient pas l’eau. Le Ministère a creusé un puits plus profond pour un résident, Donald Scully, en échange d’un droit de passage sur son terrain. Kevin White, un autre propriétaire, partage aussi un puits contaminé avec son voisin et les autres appartiennent aux propriétaires de la mine.
Le Ministère n’est pas responsable
« Les résidences sont situées en aval des résidus miniers d’une ancienne mine sous-terraine, dans une zone riche en minéraux », déclarait M. Sylvain Carrier, directeur des Communications pour le Ministère, qui faisait remarquer que le MRN n’a pas d’obligation d’assurer la disponibilité de l’eau potable.
« Les travaux de restauration sont réalisés volontairement par l’État, dans le
contexte de la Loi des mines, avec le consentement des propriétaires terriens. Cela n’est en rien une reconnaissance de la responsabilité du gouvernement pour la contamination des terrains avoisinants », déclarait-il.
« Cependant, après des discussions avec la Santé publique de l’Outaouais et le ministère de l’Environnement, le MRN a décidé de faire des tests pour voir si la qualité de l’eau pouvait être améliorée.
Ils ont testé différentes profondeurs pour comprendre s’il s’agit d’une nappe phréatique contaminée », ajoutait-il. Selon M. White, ce n’est qu’à la suite de ses plaintes répétées que le Ministère a décidé de faire ces tests.
Résultats des tests
Un test réalisé dans le puits de M. White en novembre 2013 présentait 13,6 g/l de cadmium, ce qui ne respecte pas les critères pour l’eau potable. Depuis, de nombreux test ont été faits.
Selon M. Carrier, on a trouvé de l’eau potable entre 53 et 106 pieds, mais elle contenait un bas niveau de fer (0,244 mg/l). En novembre 2016, le Ministère a mené des travaux pour isoler cette nappe phréatique.  Cette manœuvre était efficace au départ, mais le taux de fer a continué à augmenter malgré ces interventions.
« La présence du fer n’est pas un critère pour l’eau potable, c’est seulement esthétique. Cependant, après une certaine concentration, la couleur de l’eau, le goût et l’odeur peuvent être altérés et l’eau peut causer des taches », expliquait M. Carrier. Le Ministère et le propriétaire ont décidé de revenir au puits original cet été étant donné que l’eau contaminée au cadmium était utilisable pour le bain, la vaisselle et la lessive. Le niveau de fer dans cette nappe phréatique a aussi continué à augmenter. D’autres échantillons ont été pris et un hydrologue a analysé la situation.
 La solution, un nouveau puits?
M. White est convaincu qu’un puits plus profond règlerait le problème, mais M. Carrier n’est pas d’accord, étant donné que la concentration en fer semble augmenter avec la profondeur. « Nous avons testé l’eau jusqu’à une profondeur de 163 pieds : la concentration en fer était de 84 mg/L. Les tests et les analyses de l’hydrologue nous indiquent que la probabilité de trouver de l’eau potable dans ce secteur est peu élevée », déclarait-il au Journal. 
Cependant, selon M. Scully, son nouveau puits, profond de 280 pieds, lui fournit de la bonne eau potable qui a passé tous les tests du gouvernement. Il a remarqué une légère senteur, mais il ne sait pas s’il s’agit du soufre, du fer ou de quelque chose d’autre. Il ne pouvait pas affirmer qu’un nouveau puits plus profond serait efficace pour les résidences voisines.
M. White insiste : « J’ai demandé un puits plus profond, mais ils insistent pour utiliser le puits existant. La qualité de l’eau change constamment. Des spécialistes venus de Cornwall leur ont recommandé de ne pas utiliser le puits existant, mais d’en creuser un nouveau avec au moins 100 pieds de cuvelage (casing), mais ils n’ont pas tenu compte de ces conseils. Entre temps, l’achat d’eau potable me coûte 1 000$ par année », déclarait-il. M. White est convaincu que les
problèmes d’eau potable devraient être réglés dans le cadre de la restauration de
la mine, surtout que les résidences affectées faisaient partie des opérations de la mine et abritaient les gérants.
« C’est triste de constater qu’ils peuvent dépenser 1,1 millions pour nettoyer une mine abandonnée, mais qu’ils ne veulent pas investir pour nous fournir de l’eau potable », concluait M. White. Ses voisins n’ont pas répondu aux demandes du Journal.      (LT)