Arnaud de la Salle
Le 1er mai dernier, les représentants des propriétaires de forêts privées de la région constataient les dégâts supplémentaires imposés par le ministre Lessard aux investissements sylvicoles de la forêt privée Outaouaise.
Arnaud de la Salle
Le 1er mai dernier, les représentants des propriétaires de forêts privées de la région constataient les dégâts supplémentaires imposés par le ministre Lessard aux investissements sylvicoles de la forêt privée Outaouaise.
En effet, la semaine dernière avait lieu l’étude des crédits du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, exercice où se décide le financement des
différents programmes.
L’exercice de rigueur budgétaire du gouvernement n’épargnera pas, de toute évidence, l’Outaouais en matière d’aménagement de la forêt privée : pourtant l’Outaouais compte sur son territoire certaines des MRC les plus dévitalisées du Québec, dont
l’économie repose grandement sur la ressource forestière. Fait encore plus dramatique, cette baisse des investissements en forêt privée date de presque 10 ans dans le cas de l’Outaouais avec le tarissement de la contribution de l’industrie, la fin du programme d’investissement sylvicole et une
distribution provinciale du programme de mise en valeur des forêts privées en flagrante défaveur de la région. L’année qui
s’annonce pour la forêt privée en Outaouais est une tuile supplémentaire dans une série dont nous n’entrevoyons pas d’issue.
Le ministre Lessard demande davantage
d’efforts à la forêt privée et lui coupe l’herbe sous les pieds en amputant ses budgets de 30 % en deux ans, alors que les budgets de la forêt publique, eux, augmentaient de 80
millions. Ceci devient intenable pour les acteurs de la forêt privée et les producteurs forestiers confrontés à la pression extrême d’une telle situation. Essayer d’intégrer la coupe de bois dans une stratégie d’aménagement forestier cohérente, dans
ce contexte, tient malheureusement de l’utopie.
Alors que certaines mesures pourraient être bonnes pour les producteurs de bois privés de la région, plusieurs n’y verront aucun effet selon eux.
Le leadership des représentants locaux et députés s’avère désormais indispensable pour renverser la vapeur. Le directeur et le président du conseil d’administration de l’Office des producteurs de bois du Pontiac demandent un appui de la part de la MRC Pontiac ainsi que de la part du député provincial André Fortin, eux qui ont déjà reçu l’appui du néo-démocrate Mathieu Ravignat.
Dans une région où la forêt privée compte 10 900 propriétaires privés et emploie 695 travailleurs, nous ne peut permettre un clou supplémentaire dans le cercueil. L’Office des producteurs de bois privés du Pontiac marche au ralenti depuis plusieurs années alors que la production annuelle est de 92,581 mètres cube sur une possibilité de près de 585 mille mètres cube. Sans vouloir être alarmiste, le directeur et le président du conseil d’administration de l’Office des producteurs de bois du Pontiac affirment que si rien n’est fait pour améliorer la situation des producteurs de bois privés, l’organisme de gestion des productions de bois de la région pourrait être forcé de fermer ses portes d’ici 2 ans. Une réponse énergique et concertée du milieu est le minimum qui puisse être fait afin d’éviter une purge dans des ressources déjà, hélas, trop maigres.