Kitigan Zibi Anishinàbeg lance une initiative de conservation de la biodiversité
Sophie Demers
OUTAOUAIS – Kitigan Zibi Anishinàbeg (KZA) a lancé une initiative régionale majeure par l’entremise de son Bureau des ressources naturelles et de la faune (NRWO) afin d’améliorer la protection de la biodiversité sur l’ensemble de son territoire traditionnel. Le projet utilisera un modèle de gouvernance unique qui établira un équilibre entre le leadership et la collaboration autochtone a vec les administrations et les institutions locales non autochtones.
L’initiative a trois objectifs principaux : l’engagement communautaire – rassembler la communauté pour des consultations et des discussions afin de partager les connaissances et les solutions possibles ; évaluer la biodiversité régionale afin d’identifier les zones prioritaires pour la protection et la restauration ; et créer un plan stratégique décrivant comment protéger les habitats, restaurer les écosystèmes dégradés et préserver les espèces en voie de disparition.
Le plan d’intendance de KZA pour la conservation et la biodiversité d’Anishinàbeg Aki est un projet de deux ans en deux phases. La phase 1 comprend la création d’un groupe de travail régional collaboratif dirigé par KZA pour élaborer un plan d’action régional visant à protéger les zones clés. La phase 2 consistera à appliquer des protections pour conserver 30 % des écosystèmes terrestres et d’eau douce et restaurer 20 % des zones dégradées.
Cette initiative fait suite à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP15), où le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal a été adopté par plus de 190 pays, dont le Canada. Le cadre vise à conserver 30% des écosystèmes terrestres et d’eau douce et à restaurer 30% des écosystèmes dégradés d’ici 2030.
« La collaboration et l’échange d’information sont essentiels. Nous voulons créer une atmosphère de collaboration afin de pouvoir partager toutes les données et informations recueillies. La plupart du temps, les gouvernements, les organisations et les ONG travaillent vers des objectifs similaires, mais ne travaillent pas ensemble ou ne savent pas ce que fait l’autre », explique Jonathan Côté, porte-parole de KZA et Guardian Nagadjitodjig Aki. « Si nous voulons essayer d’atteindre cet objectif de 30 en 30, nous devons commencer à travailler ensemble pour le plus grand bien. »
La collaboration avec des représentants municipaux des MRC de Gatineau et de l’Outaouais, ainsi qu’avec des experts universitaires et scientifiques, des membres de la communauté, des aînés et des jeunes permettra de bien comprendre la biodiversité de l’Outaouais.
KZA appelle les membres de la communauté ayant une expertise dans les connaissances traditionnelles, l’histoire locale et la biodiversité à se joindre au comité consultatif pour aider à façonner le projet.
« Nous voulons nous assurer que les voix de chacun sont entendues et prises en compte lors de la planification et de la détermination de cette feuille de route », a déclaré M. Côté, tout en soulignant l’importance du savoir autochtone, qui pense à sept générations à venir. « Ce projet me passionne beaucoup. J’ai une jeune petite-fille, il s’agit donc aussi de penser à son avenir. »
Photo – Le lancement officiel du projet a eu lieu le 21 octobre au Centre culturel KZA près de Maniwaki. M, Côté a dit qu’il y a eu un grand virage, avec plus de 70 personnes de tous les horizons ; des représentants des gouvernements régional, provincial et fédéral, des membres de la communauté et des chefs de projet de la KZA NRWO. (Alice Beaudoin)