Inondations de 2017 : compensations insuffisantes pour certaines victimes

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Carl Hager

MUNICIPALITÉ DE PONTIAC – Au cours des inondations record de la

Carl Hager

MUNICIPALITÉ DE PONTIAC – Au cours des inondations record de la
rivière des Outaouais le printemps dernier, plus de 100 propriétaires ont été victimes de dommages importants dans la Municipalité de Pontiac, dont plusieurs au point de voir leur résidence trop endommagée pour être réparée. Une quarantaine de ces résidents sont toujours en attente d’une solution à leurs ennuis. Il leur a pourtant fallu passer de nombreuses heures à remplir les formulaires requis pour déterminer s’ils pouvaient réparer leur résidence ou si elle devait passer sous le pic du démolisseur.
En premier lieu, les résidents affectés devaient assister à une série de sessions d’information pour comprendre comment faire pour être éligible au fonds de compensation provincial pour les victimes de désastres. La deuxième étape du processus est toujours en cours : les résidents doivent rencontrer le fonctionnaire affecté à leur cas.  Une de ces rencontres se déroulait le 27 novembre. Cette étape est particulièrement lente étant donné que le gouvernement ne dispose pas de suffisamment de personnel formé pour ce genre de travail et aussi que, à certaines
occasions, des résidents ont dû envoyer la même information trois ou quatre fois parce que leur dossier avait été soit perdu, soit mis de côté.
Pour déterminer si une résidence principale vaut la peine d’être réparée, le
ministère de la Sécurité publique base son évaluation sur l’évaluation municipale de la propriété : les résidences qui ont besoin de réparations coûtant plus de 50% de la valeur de l’évaluation municipale doivent être démolies. Dans le cas où la maison doit être démolie, le propriétaire a droit à une compensation représentant 90% de la valeur du bâtiment, jusqu’à un montant maximum de 200 000$. Les chalets et résidences secondaires ne sont pas éligibles à ces compensations. Une fois que la maison est sur la liste des résidences qui doivent être démolies, les propriétaires ne peuvent pas reconstruire sur le même site. Après la démolition, les propriétaires sont responsables du nettoyage du site, avec remplissage des installations septiques avec du gravier, etc. Ils deviennent alors eligibles à une compensation pour la valeur de leur terrain, qui devient la
propriété de la municipalité.
Les résidents ont dû faire face à toutes sortes de problèmes. Par exemple, plusieurs entrepreneurs ont arrêté de fournir des estimations pour les réparations à certaines résidences qui, selon les critères du gouvernement, devaient être démolies. Cette situation a entraîné des délais supplémentaires pour certains propriétaires étant donné que les entrepreneurs sont difficiles à trouver.
Dans le secteur de la Plage Belisle, neuf résidences ont déjà été démolies. La
résidence de Steven Dorion, un résident de ce secteur, se trouve sur la liste des maisons à démolir vers la midécembre. Avec l’aide de sa famille et de ses amis, il a été en mesure de récupérer les items de valeurs de son ancienne maison et de nettoyer son terrain. Il faisait remarquer qu’il devra débourser à l’avance les 20 000$ nécessaires pour la démolition, mais qu’il ne sait pas quand il pourra être remboursé étant donné que le fonctionnaire responsable de son cas est parti en vacances. Il admet que, sans l’aide de ses parents qui lui ont offert un endroit où rester, sa situation serait bien pire.
Wendy Ryan, une résidente du chemin Bord-de-l’eau, faisait remarquer que les difficultés causées par les inondations ont contribué à créer de liens entre les
résidents : certains prêtaient leur génératrice ou leur pompe à puisard et remplissaient ensemble des centaines de sacs de sable.
Chez Wendy et son mari, Pierre, le sous-sol a été inondé et ils ont perdu tous les biens qui y étaient entreposés.  Le nettoyage a été difficile et ils ont maintenant le droit de recevoir un salaire minime pour les heures consacrées au nettoyage.
Certains résidents, insatisfaits des offres gouvernementales, attendent avant de les accepter, espérant se voir offrir des meilleures compensations.  D’autres doivent faire face à une autre réalité : une fois que leur compensation leur est finalement
versée, elle ne suffit même pas à payer la balance qu’ils doivent sur leur hypothèque d’une maison qui n’existe plus et certains résidents pourraient se voir forcés de déclarer faillite.          (LT)