Fermeture des scieries de Rapides et Maniwaki : des centaines d’emplois menacés
Tashi Farmilo
OUTAOUAIS – Le secteur forestier de l’Outaouais fait face à une grave crise, alors que deux grandes scieries, Produits forestiers Résolu à Maniwaki et Commonwealth Plywood
à Rapides-des-Joachims, doivent fermer leurs portes juste avant Noël, menaçant ainsi la création de près de 2 700 emplois directs et indirects.
Commonwealth Plywood, qui emploie 23 personnes, fermera ses portes le 19 décembre en raison de difficultés financières exacerbées par les récentes décisions du
gouvernement provincial. L’usine, qui a rouvert ses portes en 2023 après une interruption de dix ans, est aux prises avec des coupes réduites, limitant la quantité de bois qu’elle peut récolter, ainsi qu’avec une réduction du financement de la construction et de l’entretien des routes. Jane Toller, préfète de la MRC de Pontiac, a expliqué que ces facteurs ont fait en sorte qu’il a été difficile pour l’usine de rester rentable, malgré des investissements importants dans la réouverture.
La mairesse de Rapides-des-Joachims, Lucie Rivet Paquette, a déclaré que la fermeture aura un impact économique généralisé sur la communauté, avec un effet d’entraînement sur les magasins et les fournisseurs de services locaux. Elle a demandé au gouvernement provincial d’envisager d’offrir des subventions ou du financement pour maintenir l’usine en activité.
Mme Toller a souligné que les effets des deux fermetures se répercuteront sur l’ensemble de la communauté, ce qui aura un impact sur les travailleurs, leurs familles, les fournisseurs locaux et les entreprises. « La foresterie est l’épine dorsale de notre économie », a déclaré Mme Toller. « Lorsque ces usines ferment, ce ne sont pas seulement les travailleurs qui souffrent, c’est tout le monde. »
Lors de la réunion du Conseil des maires de la MRC de Pontiac du 27 novembre, les maires ont adopté à l’unanimité une résolution exhortant le ministère des Richesses naturelles à rétablir l’aide financière pour la construction et la réfection des chemins forestiers, ainsi que l’allocation initiale de bois pour le contreplaqué Commonwealth.
Pour soutenir davantage la région, les dirigeants locaux demandent la création d’un fonds d’urgence de 2,5 millions de dollars pour aider les travailleurs et les entrepreneurs pendant que le secteur se rétablit. Les fonds seraient distribués rapidement, en utilisant une structure similaire aux programmes déployés lors de crises passées comme les incendies de forêt de 2023 et la pandémie de COVID. « Nous avons des solutions. Nous avons identifié près de 30 mesures concrètes pour aider à revitaliser le secteur. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’une volonté politique pour les mettre en œuvre et sauver ces usines », a déclaré Mme Toller.
André Fortin, député de Pontiac et porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts, a déclaré que les fermetures d’usines sont le résultat direct de l’échec du
gouvernement à moderniser notre régime forestier et à soutenir l’industrie locale. « Nos entreprises sont contraintes de fonctionner dans un climat d’incertitude, et ce sont les
travailleurs, les familles et les communautés qui dépendent de la foresterie qui en paient le prix. Il est temps d’agir – ce secteur est trop vital pour notre économie rurale pour être laissé à l’abandon. Nous avons besoin de mesures immédiates et concrètes pour assurer la survie de nos usines et les moyens de subsistance de milliers de travailleurs », a-t-il ajouté.
« Plus nous attendons, plus il sera difficile de rouvrir les usines et les dommages causés à la communauté seront irréparables », a averti Mme Toller. « L’industrie forestière n’est pas seulement une entreprise ; C’est la pierre angulaire de notre communauté et de notre avenir. Si le gouvernement n’intervient pas maintenant, nous risquons de perdre
tout ce que nous avons construit avec tant d’acharnement », a-t-elle conclu.
