André Macron
André Macron
Quand on est mal, que notre énergie est au plus bas et que le coup de déprime semble inévitable, tous les prétextes sont bons pour se remonter le moral. En général, de ce côté-là, l’été se voit attribuer toute une série de qualités et de vertus miraculeuses, nous permettant de venir à bout d’un manque d’enthousiasme tout-à-fait passager. On suit quelques conseils incontournables : on mange mieux, on dort mieux, on vit mieux… On fait du sport et requinqué en très peu de temps, on a acquis ce deuxième souffle qui nous permet de persévérer et de positiver. Mais qu’en est-il de ces remèdes-miracles quand c’est toute une société qui a le vague à l’âme ?
Il m’est arrivé plus d’une fois de consulter d’autres médias que le Journal du Pontiac… He oui, je n’ai signé aucun contrat d’exclusivité… Alors que j’étais à l’extérieur dernièrement, j’ai bien tenté de m’informer un peu. Saisissant ce qui m’est tombé sous la main, je me suis dit au bout de cinq minutes qu’il valait mieux lâcher ça tout de suite si je voulais encore pouvoir sourire au bout de ma journée.
Traités « de fond en comble », les sujets dramatiques se succédaient les uns aux autres et pourtant, je n’apprenais rien… rien si ce n’était un paquet d’éléments supposés répondre à ce besoin irrationnel d’assouvir ma curiosité quelque peu morbide de lecteur… Je me trouvais devant la nouvelle « style réseaux sociaux » sur laquelle tout le monde, sans bien appréhender le contexte, a son avis à donner. Que cet avis soit pertinent ou non, peu importe, seul compte le fait de le partager avec des centaines d’amis.
C’est peut-être pour ces mêmes raisons justement qu’il y a quelques temps de cela, j’ai décidé de mettre un terme à mon contrat télé, saturé par trop d’images, trop d’émissions, trop de publicités vides de sens et de contenu. Force est de constater que, depuis mon revirement, je me sens plus heureux, plus détendu, plus léger… et pas nécessairement moins informé !
C’est sans doute là aussi que le bât blesse. Alors qu’en tant que rédacteur d’un petit journal local, je vous conseille de critiquer vos sources d’informations. En quête de la nouvelle qui choque, en quête de la nouvelle qui secoue, en quête du scoop qui n’est même plus une nouvelle, on nous bombarde de tous côtés de bribes d’informations complètes et incomplètes mêlées, un véritable labyrinthe dont on ne connaît plus ni la sortie ni même l’entrée.
Le mal du siècle est la déprime et les médias, de ce côté-là à l’occasion, ne nous ménagent pas… Est-ce à dire qu’il faille les boycotter ? Je n’irais tout de même pas jusque-là… mais je me demande parfois si le meilleur moyen de retrouver le sourire, la bonne humeur ou juste un peu de civilité pour toute la société, ce ne serait pas, l’espace d’un long moment, de s’isoler, de reculer, d’apprendre à relativiser et de se forcer à réellement communiquer.