Je ne suis pas journaliste, mais je suis convaincue que c’est un métier qui aurait pu me plaire.
Je ne suis pas journaliste, mais je suis convaincue que c’est un métier qui aurait pu me plaire. Au regard de certains événements récents, je me pose en fait de sérieuses questions sur le rôle que ces « ambassadeurs de la vérité » jouent et devraient jouer alors qu’ils sont constamment montrés du doigt.
Sans complaisance bien souvent, les journalistes sont accusés de tous les maux. Ils sont malhonnêtes, corrompus, voyeuristes, opportunistes, fauteurs de troubles et j’en passe. C’est clair que certains, de plus en plus nombreux peut-être, s’assurent un succès facile, racontant sans expliquer, délaissant l’origine du problème pour sa notoriété, créant le scoop plutôt que de le chercher.
Ils prennent de nombreux raccourcis, omettent de considérer les points de vue partagés, supposent qu’ils connaissent sans vérifier et cèdent aux pressions. Derrière le journaliste se cache l’être humain et ses travers qui, pour s’assurer son salaire ou par peur de déplaire, développe une curiosité malsaine et recherche, au-delà de la vérité, la nouvelle sensationnelle qui installera sa popularité.
Mais sommes-nous prêts à accueillir ce qui est vrai ? Au détriment des jugements réfléchis et pensés, nous préférons de loin les opinions. Qu’elles me rejoignent ou non, je m’étonne toujours de voir à quel point, sur les réseaux sociaux, ces dernières, très souvent remplies d’émotions, sont étalées sans grande considération. Je comprends qu’ils sont utiles et que certains n’en font pas un usage abusif, mais j’évite ces lieux de tergiversations où la cacophonie règne et où la rumeur coule. Stéphan Bureau aussi d’ailleurs !
Que ce soit à petite ou à grande échelle, croyez-moi, ce n’est pas toujours évident d’éviter de choisir la facilité. Au risque d’être mal interprétée, chaque parole publique pèse plus que son comptant. Aujourd’hui cependant, les seuls garants de la démocratie, ce sont ces gens qui, envers et contre toutes les opinions, poursuivent ardemment leur travail de fond et tentent de trouver, dans ce surplus d’informations, celle qui pourra le mieux vous informer.
Si certains journalistes brisent les codes éthiques et bafouent les principes
déontologiques, il n’en reste pas moins que beaucoup d’autres se battent pour que les fondements démocratiques subsistent. Ce n’est pas pour rien que la presse est la première muselée dans les grandes dictatures. Ce n’est pas pour rien que, dans nos sociétés démocratiques, ce sont les communiqués qui remportent un franc succès.
Alors qu’Antoine Trépanier s’est fait arrêter, alors qu’Antoine Trépanier s’est fait accuser de harcèlement criminel, alors qu’Antoine Trépanier, un journaliste de Radio-Canada, exerçait son métier, je me pose de sérieuses questions sur l’état actuel de nos démocraties. Mais la population se fera son opinion et
l’enquête se poursuit !
Dominique Bowmans
Éditorialiste InvitéE
Guest Editorialist