Abandon des animaux : un problème de société

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Puisque Gandhi l’a dit et que notre façon de les traiter reflète notre degré de civilisation, à quand l’époque des « animaux domestiques rois » pour que les chiens et les chats puissent vivre en paix ?

Joël Deplanque

Puisque Gandhi l’a dit et que notre façon de les traiter reflète notre degré de civilisation, à quand l’époque des « animaux domestiques rois » pour que les chiens et les chats puissent vivre en paix ?

Joël Deplanque

Chien, chat, humain… Il a suffi d’un instant, d’un simple regard pour craquer. C’est un coup de foudre et on voit déjà en lui le compagnon à 4 pattes idéal. Combien de ces attachements subits finissent en mauvais traitements ou abandon ? Déménagement, lassitude débouchent souvent sur une condamnation à mort. Entre le 1er juin et la deuxième semaine de juillet, le nombre d’animaux recueillis par la SPCA double. “On reconnaît la grandeur et la valeur d’une nation à la façon dont elle traite ses animaux”. Mahatma Ghandi.
Un demi-million d’animaux sont abandonnés et euthanasiés chaque année au Québec, soit 5 fois plus qu’en France pour une population 9 fois plus faible ! Pour 1 animal abandonné en France, il y en a donc 45 au Québec. Triste performance !
Le Code civil du Québec considère les animaux comme des « biens meubles ». Les efforts pour changer la situation sont minces. L’organisation américaine Animal Legal Defense Fund, qualifie le Québec de « paradis de la cruauté animale ». La province se classe dernière au Canada en matière de protection des animaux et détient le triste record du taux d’abandon d’animaux en Amérique du Nord. Sherly Desbiens, fondatrice de SOS stérilisation (coût de 300 $ par animal) à Saguenay blâme les carences d’éducation et de connaissances concernant la protection des animaux, mais aussi le manque de volonté des Québécois à dénoncer les brutalités commises envers eux. Anthony Johnson, directeur de la SPCA de Montréal, affirme que les « citoyens ne sont pas assez responsabilisés et que c’est un choix à long terme que d’acheter un animal. Ils ne sont pas tous conscients des responsabilités que ces bêtes amènent. » En moyenne, les propriétaires d’un animal le conservent pendant deux ans, à comparer avec la durée de vie d’un chien dépassant la dizaine d’années.
Mme Desbiens note que les Canadiens de l’ouest sont beaucoup plus respectueux des animaux. « Les anglophones leur donnent une deuxième chance (dans les refuges). C’est ancré dans leurs valeurs. Au Québec, on n’a pas cette mentalité-là. » Calgary en Alberta, est une référence de ville ayant à cœur le bien-être des animaux, car son refuge est vide. Pour réduire le nombre d’abandons, Mme Desbiens mise sur la stérilisation, d’où l’idée de fonder son organisme. Ce programme augmente les chances de réinsertion dans un milieu adéquat.
Seule province Canadienne sans législation prévenant la cruauté animale, le Québec est la capitale nationale des usines à chiots. Notre province en compte plus de 1800, produisant près d’un demi-million de chiots destinés aux animaleries du Canada et des États-Unis. Tous les ans, quelque 575 000 animaux domestiques, la plupart des chiens et des chats, sont ainsi « oubliés ». 80% seront euthanasiés, faute de foyer d’adoption.
À Montréal, en juillet 2009, environ 1500 animaux ont été reçus dans les centres de la SPCA pour le mois sans compter ceux déposés dans les refuges privés. En janvier de la même année, on en comptait moins de 800. Malgré ces statistiques, l’espoir est au rendez-vous comme à la SPCA de Montréal qui a fait adopter 200 animaux lors de sa fin de semaine Opération Adoption tenue en octobre dernier.
Dans le Pontiac, c’est M. Jacques Fortin qu’il est possible de contacter au 819-683-2357.