Un enfant s’éloigne d’une garderie à Campbell’s Bay

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Une enfant quitte son CPE, le ministère enquête
Mélissa Gélinas

Published in the Pontiac Journal on June 18, 2025.

CAMPBELL’S BAY – Une fillette de 4 ans a quitté son centre de la petite enfance sans être remarquée et a été retrouvée environ 500 mètres plus loin, devant l’épicerie Langford à Campbell’s Bay, où une employée l’a aperçue seule sous la pluie, le 29 mai.

« C’était un jeudi après-midi pluvieux. En déballant une livraison, j’ai remarqué une petite fille qui faisait les cent pas devant nos portes », raconte Mme Samantha Beauparlant, employée chez Langford. « Elle est venue vers moi en pleurant et m’a dit qu’elle avait perdu ses parents », ajoute-t-elle. « Elle n’avait aucune idée de comment elle s’était retrouvée là. »

En tentant de la réconforter, Mme Beauparlant lui a demandé le nom de ses parents et les a aussitôt reconnus. « J’ai immédiatement envoyé un message à sa mère sur Facebook pour lui dire que j’avais retrouvé sa fille et qu’elle était en sécurité », dit-elle. « Sa réaction était celle qu’on attendrait de toute mère — elle était choquée, confuse, bouleversée et furieuse. »

La fillette, Amelia, fréquente le CPE Picabou situé au 166, rue Front. L’incident aurait commencé vers 10 h 55, lorsqu’Amelia a demandé à aller aux toilettes. Après quelques minutes, les éducatrices ont commencé à la chercher à l’intérieur
et à l’extérieur du CPE ainsi qu’au parc situé à proximité. « Une éducatrice l’avait vue en bas et pensait qu’elle se dirigeait vers son casier », raconte M. Frank Pilon, le père d’Amelia. « Elle n’est donc pas intervenue. » Il ajoute que la porte n’aurait pas été
correctement verrouillée, ce qui aurait permis à Amelia de sortir.

Le CPE n’a pas contacté les parents pendant l’incident. C’est la mère d’Amelia qui a appelé
le centre après avoir reçu le message de Mme Beauparlant. Selon le rapport d’incident du CPE, l’enfant aurait été absente environ 10 minutes. « Nous n’y croyons pas », affirme M. Pilon. « Compte tenu de la distance parcourue, nous pensons plutôt qu’elle était partie entre 25 et 30 minutes. » M. Pilon et sa conjointe ont déposé une plainte auprès du ministère de la Famille, responsable de la surveillance des CPE. La plainte est toujours à l’étude. Ils ont également rencontré la directrice et la directrice adjointe du CPE. « Elles ont reconnu un manque de vigilance de la part du personnel », indique M. Pilon.

« Nous leur avons dit qu’il était inacceptable que nous n’ayons reçu aucun appel de leur part — ni même de la police. »

La directrice aurait informé les parents qu’aucun protocole spécifique n’était en place en cas de disparition d’un enfant. Selon le ministère, bien que les protocoles écrits ne soient pas obligatoires, la sécurité est une
exigence légale.

« La Loi et le Règlement sur les services de garde éducatifs à l’enfance établissent
diverses obligations en matière de sécurité », explique M. Pascal Doyon, porte-parole du ministère. « Les services de garde sont légalement tenus de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la santé, la sécurité et le bien-être des enfants. Il s’agit d’une obligation de résultat. Chaque installation peut choisir les moyens qu’elle juge appropriés, et le ministère offre des guides et des outils pour les aider à respecter ces obligations. »

« Dans ce cas précis, une inspection a été menée sur place le 5 juin à la suite de la plainte. Une fois les constats analysés, le ministère déterminera les prochaines étapes et les mesures à prendre pour assurer un suivi adéquat auprès du CPE. Lorsque nécessaire, le ministère n’hésite pas à prendre des mesures administratives — y compris la révocation d’un permis — ou à recommander des sanctions pénales. »

Amelia fréquente toujours le CPE à ce jour. « Nous n’avons pas le choix, car nous travaillons tous les deux », déclare M. Pilon. « Mais ma conjointe est encore très ébranlée par ce qui s’est passé. »

Le CPE Picabou n’avait pas répondu aux demandes de commentaires au moment de mettre sous presse.