Des locataires dénoncent des conditions précaires, la MRC propose des solutions
Tashi Farmilo
Publié dans le Journal du Pontiac le 23 avril 2025.
MRC DU PONTIAC – Plus de la moitié des locataires de la MRC Pontiac déclarent vivre sans bail formel et dans des logements nécessitant d’importantes réparations — des constats qui révèlent une insécurité résidentielle préoccupante dans la région et une tension croissante entre locataires et propriétaires.
Un sondage sur le logement mené plus tôt cette année par la MRC Pontiac a recueilli les réponses de 219 résidents, soit environ 1,5 % de la population locale. Parmi les résultats, 55 % des locataires ont affirmé ne pas avoir signé de bail, et 54 % ont indiqué que leur logement nécessitait des réparations, contre seulement 25 % des propriétaires qui ont reconnu le même besoin. Les problèmes les plus fréquents concernent les toitures, la plomberie, les fenêtres et les conditions générales à l’intérieur des logements.
La majorité des locataires dans la région ont un revenu familial inférieur à 50 000 $ et paient entre 500 $ et 750 $ par mois en loyer. Beaucoup habitent des logements d’une chambre, mais disent avoir besoin d’un espace plus grand.
Rachel Soar-Flandé, agente de développement économique responsable du logement à la MRC, a reconnu les défis et décrit plusieurs initiatives en cours. La MRC encourage les municipalités et les promoteurs à utiliser les données du sondage dans leurs demandes de subvention auprès des gouvernements fédéral et provincial, notamment par le biais du Fonds canadien pour l’infrastructure du logement (FCIL), qui soutient les projets nécessitant des infrastructures essentielles.
Cependant, certaines initiatives rencontrent déjà des obstacles. Le programme RénoRégion, qui appuyait des rénovations éco-responsables, a récemment perdu son financement provincial. « La MRC se joint à d’autres régions du Québec pour contester cette décision », a déclaré Mme Soar-Flandé.
La MRC prévoit également une campagne de sensibilisation sur l’importance des baux formels. « Le manque de logements locatifs et un marché résidentiel fragmenté placent les locataires dans une position difficile », a-t-elle expliqué. « Ils se contentent souvent d’options inadéquates, car l’offre ne répond pas à la demande. »
En parallèle, la réglementation en matière de zonage représente un frein. Interrogée sur la possibilité d’assouplir les règles pour permettre davantage de constructions résidentielles sur des terres agricoles, Mme Soar-Flandé a été catégorique : « Pour l’instant, non. Toutes ces demandes doivent passer par la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ), et le processus est long et strictement encadré. »
Le rapport indique que les familles avec enfants et les aînés sont particulièrement touchés par le manque de logements abordables et adaptés. En réponse, la MRC a lancé l’initiative « Famille d’accueil / cohabitation », qui encourage les résidents à louer une chambre de leur maison à des immigrants récemment arrivés. Un nouveau projet en lien avec le logement sera aussi bientôt annoncé.
Mme Soar-Flandé a rappelé que la MRC continue d’appuyer les promoteurs privés et communautaires dans leurs démarches pour obtenir du financement, souvent limité dans le temps. La page de ressources sur le logement de la MRC est accessible à l’adresse suivante : mrcpontiac.qc.ca/fr/mrc/logement/.