Précautions à prendre Des tiques infectées découvertes à Bristol

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Allyson Beauregard


Allyson Beauregard

BRISTOL – On recommande aux résidents du Pontiac de prendre des précautions pour éviter d’être piqués par la tique à pattes noires (tique du chevreuil) étant donné des tiques infectées par la maladie de Lyme ont été découvertes sur le chemin Keon à Bristol l’an dernier.
Grâce à un financement du ministère de la Santé publique du Québec, des étudiants de la faculté des Sciences vétérinaires de l’Université de Montréal ont visité, à l’été 2016, plusieurs propriétés appartenant à Conservation de la nature Canada (CNC) sur le chemin Keon et ont recueilli des tiques à l’aide d’un bout de tissu attaché à un bâton.
Les tiques ont ensuite été expédiées à la Santé publique du Québec, aux laboratoires de Microbiologie nationale. Cet échantillon comprenait 66 tiques à  pattes noires, dont 8 étaient infectées par la Borrelia burgorferi, une bactérie de la maladie de Lyme, et une autre était infectée par la Borrelia miyamotoi, une bactérie parente de la Borrelia burgorferi, récemment découverte et aussi porteuse de la bactérie de la maladie de Lyme. Les résultats ont été transmis récemment à la municipalité de Bristol.
Cette étude fait partie d’un programme de surveillance qui a débuté en 2014 pour suivre de près la présence de ces tiques dans la province. Un autre secteur, à Luskville, avait été analysé en 2015, mais aucune tique infectée n’y avait été trouvée. Selon la docteure Cristelle Aicha Kom Mogto, médecin conseil et coordonnatrice de l’équipe des maladies infectieuses à la direction de la Santé publique de l’Outaouais, le secteur de Bristol sera probablement étudié à nouveau cette année afin de surveiller l’état de la situation quoique la liste des sites cibles n’a pas encore été finalisée.
En 2016, six sites avaient été étudiés dans l’Outaouais, dont un autre à Chelsea.
Dre Kom Mogto ne savait pas pourquoi le chemin Keon avait été choisi pour l’étude de 2016 par l’Université de Montréal. Cependant, on croit que la recherche s’est déroulée sur un terrain appartenant à la CNC qui est considéré comme un endroit idéal pour les tiques (hautes herbes, buissons…).
Mme Kom Mogto explique que, quand 20% des tiques recueillies sont infectées par la bactérie de la maladie de Lyme, la présence des tiques est
considérée comme endémique. Quoique seulement 13% des échantillons de Bristol aient été infectés, on recommande quand même aux résidents
de prendre des précautions supplémentaires, comme l’utilisation d’un produit chasse-moustiques, s’ils se rendent à l’extérieur sur un terrain boisé ou avec des herbes hautes.
Elle n’était pas en mesure d’expliquer pourquoi les risques sont plus élevés dans le secteur de Bristol étant donné qu’il faudra faire d’autres recherches. « Le ministère de la Santé publique du Québec envisage d’augmenter le
nombre de sites qui seront surveillés dans l’Outaouais et les résidents des secteurs en dehors de Bristol devraient aussi prendre des précautions.  Il n’y a pas eu d’étude dans d’autres secteurs, alors il n’est pas possible de déterminer le niveau de risque ailleurs, mais les risques ne sont pas limités à Bristol », avertissait-elle.
Cependant, Dre Kom Mogto recommandait aussi de ne pas céder à la panique : « Tout d’abord, il faut que les tiques soient infectées, ce qui n’est pas habituellement le cas. Ensuite, il faut que la tique reste sur la peau pendant plus de 24 heures et enfin, l’étude s’est déroulée sur un seul site à Bristol (présentant des boisés et des hautes herbes) », ajoutant que les risques peuvent être grandement réduits avec des précautions.
Au Québec, les données disponibles confirment la présence de la tique de la
maladie de Lyme dans la partie sud de la province : nord et ouest de l’Estrie, grande partie de la Montérégie, sud-ouest de la Mauricie-et-Centre-du-Québec et sud-ouest de l’Outaouais. En 2016, 179 cas de la maladie de Lyme ont été rapportés au Québec, comparativement à 32 cas en 2011 et à 143 cas en 2013. On pourrait expliquer cette progression par le fait que les hivers québécois sont moins froids qu’auparavant.
Le maire de Bristol, Brent Orr, présentera la situation à la prochaine réunion du
conseil des maires de la MRC afin de déterminer quelles actions doivent être prises dans ce dossier.
Pour obtenir plus d’information sur la maladie de Lyme, les mesures de prévention et de protection, visitez le site : http://sante.gouv.qc.ca/
problemes-de-sante/maladie-de-lyme/       (Tr. LT)