L’industrie du transport scolaire et des fonds d’investissements privés étrangers

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Tant et aussi longtemps que le gouvernement du Québec confie 99 % du transport scolaire à des entreprises à but lucratif, des milliers d’élèves continueront d’être privés chaque jour d’un service essentiel à leur fréquentation scolaire. C’est la conclusion à laquelle parvient une nouvelle étude de l’IRIS qui montre que l’industrie du transport scolaire, bien qu’elle soit dans une situation financière enviable, peine à assurer un service de qualité aux élèves du Québec.

Au Québec, près de 7000 élèves en moyenne sont privés de services de transport scolaire chaque jour depuis 2022.

La hausse des bris de service n’est pas étrangère aux conditions de travail difficiles, qui sont en-deçà de la moyenne des industries du même secteur.Une industrie lucrative qui a les moyens d’améliorer les services : L’industrie du transport scolaire soutient qu’elle n’a pas la marge de manœuvre financière pour améliorer les services et rehausser les conditions de travail des chauffeurs et chauffeuses. Les données montrent pourtant que le taux de bénéfice moyen avant impôt des entreprises de transport scolaire a été de 13,5 % entre 2012 et 2019. Durant cette même période, la marge bénéficiaire des entreprises du secteur non financier a été de 6,5 % avant impôts au Canada.

Malgré un rapport de 2011 du Vérificateur général du Québec qui signalait les risques posés par une industrie dont la quasi-totalité des contrats de service est conclue sans appels d’offres, rien n’a été fait par le gouvernement pour y remédier. Dix entreprises de transport scolaire détiennent aujourd’hui 40 % du marché et certaines d’entre elles sont détenues par des fonds d’investissements privés étrangers.

Financer différemment le transport scolaire : Tout indique que rapatrier au public le transport scolaire permettrait d’offrir aux élèves du Québec des services plus fiables et plus sécuritaires. … Des projets pilotes de transport scolaire opérés directement par les centres de services scolaires ont permis de diminuer jusqu’à 95 % des bris de service causés par un manque de personnel.

Des études menées aux États-Unis ont également démontré que les risques d’accidents sont une fois et demie plus élevés si les services de transport scolaire sont fournis par des transporteurs privés.

Camille L. Thuot & Colin Pratte,
IRIS Montréal

(Pour lire l’étude: bit.ly/transport-scolaire-quebec)