Les interruptions de services se poursuivent – L’entente avec les médecins est-elle bien réelle?

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Allyson Beauregard


Allyson Beauregard

SHAWVILLE – Une interruption de service de 21 jours au service d’obstétrique (OBS) de l’Hôpital communautaire du Pontiac (HCP), qui devait se terminer le 3 janvier, a été prolongée jusqu’au 6 janvier en raison de l’absence d’un chirurgien de garde, malgré la signature récente d’une entente avec la Fédération des médecinsspécialistes du Québec (FSDQ) qui devait remédier au problème.
« Cette nouvelle interruption est causée par l’absence d’un chirurgien pouvant
pratiquer des césariennes en cas d’urgence », a déclaré le Centre intégré de Santé et de Services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), précisant que la chirurgie générale n’était pas touchée à l’HCP. L’interruption en obstétrique pendant les vacances était due à une pénurie d’infirmières. 
Le 28 novembre, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a annoncé que le gouvernement avait signé une entente très attendue avec la FSDQ pour aider à assurer la continuité des services des OBS et de chirurgie dans les régions rurales en créant une « équipe SWAT » de médecins qui se déplaceront dans différentes régions pour couvrir les quarts de travail.
Il semble que l’entente ait aidé, en partie, l’HCP à éviter une interruption.
« Une interruption en chirurgie générale a été évitée du 30 décembre au 6 janvier grâce à l’aide d’un chirurgien d’une autre région. Cependant, ce chirurgien ne peut pas pratiquer de césarienne, ce qui a provoqué la poursuite de l’interruption du service d’OBS », a déclaré le CISSSO. Cependant, une autre interruption touchant à la fois la chirurgie générale et l’OBS était prévue du 9 au 13 janvier, mais elle a été levée pour la chirurgie générale le 10 janvier lorsque le CISSSO a trouvé un chirurgien de remplacement ; elle s’est poursuivie jusqu’au 13 janvier pour l’OBS parce que le chirurgien ne pouvait pas pratiquer de césarienne. 
Selon les informations recueillies par le bureau du député André Fortin par
une demande d’accès à l’information le 20 décembre dernier, l’entente prévue avec les médecins n’a pas encore été signée.
« Le Ministre n’a pas été honnête avec la population. Les patients du Pontiac
croyaient que leurs problèmes étaient chose du passé. Quand j’ai vu qu’il
y avait un chirurgien remplaçant durant les Fêtes, nous avons cru que
l’entente avait été signée, mais l’interruption du 9 janvier a prouvé qu’il n’en était rien», selon le député.
Après de multiples appels, M. Fortin a découvert la vérité « L’obligation de la FSDQ de fournir un chirurgien remplaçant qui peut couvrir les besoins chirurgicaux et obstétricaux n’entrera en vigueur que le 1er avril ». Marie-Pier Després, agente de communication du CISSSO, a confirmé que l’accord sera « déployé progressivement dans les prochains mois ».
Les hôpitaux ruraux qui offrent les services obstétriques ont besoin de plus qu’un chirurgien général.  En ville, les césariennes sont confiées à des obstétriciens, de sorte que les chirurgiens généraux n’ont généralement pas la formation requise. Étant donné que les césariennes constituent la majorité des chirurgies d’urgence à
l’HCP et que la faible population de la région ne justifie pas la présence d’un chirurgien général et d’un obstétricien pour pratiquer les césariennes au sein du
personnel, les chirurgiens doivent être en mesure de faire les deux. 
Toutefois, on ne sait pas si  quelque chose sera fait pour combler cette carence.
« Les chirurgiens généraux choisissent de suivre ou non la formation pour
pratiquer des césariennes. C’est un choix individuel que le CISSSO ne contrôle pas », a conclu Després.