Dominique Bomans
Difficile de croire il y a un peu plus d’un mois que je vous parlerais d’un espace confiné, devenu l’espace de ma vie en quelques semaines à peine. Les écoles sont fermées, bon nombre de magasins le sont aussi, les services
tournent au ralenti et la radio résonne au son des nouvelles, alarmantes ou
Dominique Bomans
Difficile de croire il y a un peu plus d’un mois que je vous parlerais d’un espace confiné, devenu l’espace de ma vie en quelques semaines à peine. Les écoles sont fermées, bon nombre de magasins le sont aussi, les services
tournent au ralenti et la radio résonne au son des nouvelles, alarmantes ou
rassurantes, de l’évolution de la COVID 19, dont j’aimerais bien ne pas parler, mais qui me semble un incontournable sujet d’actualité. Selon l’adage quasi unanime, « ça va bien aller » !
Pour certains, cependant, si j’en crois les nouvelles, les récits d’expériences, les témoignages, cela va déjà très bien. Au début du confinement, j’étais de ceux-là, pensant que ce virus, par la force des choses, nous permettait, comme je l’ai déjà maintes fois entendu, de remettre notre mode de vie en question, de placer nos priorités à la bonne place, de nous concentrer sur ce qui compte vraiment.
Et pourquoi pas finalement profiter du temps présent ?
J’ai rarement vu autant de gens faire de l’exercice. Les pistes et les chemins
du Pontiac sont ouverts un mois avant la date prévue pour nous permettre
d’entretenir, en ces temps difficiles, nos saines habitudes de vie et de gérer
l’anxiété qui pourrait découler de la situation. Acheter local n’est plus une cause à défendre, mais une réalité à respecter; la désignation de « services essentiels » révélant dans la multitude de nos désirs le vrai besoin qui n’attend pas. Empêchés d’aller en ville, les gens ne couvrent plus de longues distances et l’environnement, selon les experts, ne s’est jamais porté aussi bien qu’à présent. Que dire alors de la fin d’un tourisme de masse immobilisant des millions de
gens, préservant ainsi temporairement notre bonne vieille terre ?
Faut-il une crise pour réaliser qu’acheter local, c’est primordial, que l’environnement, c’est important, que l’argent, c’est bien, mais que la santé, c’est mieux ? Faut-il un confinement pour savoir qu’il faut passer du temps avec
nos enfants, qu’il faut mieux prendre soin de nos aînés et qu’à travers tout ça, il faut aussi penser un peu à soi ? Je trouve personnellement que c’est cher payé le prix d’une prise de conscience.
J’espère que toutes ces petites causes menées bénévolement à corps perdu
par les quelques mésadaptés de la société, dont on tourne les propos en
dérision, se moquant plus souvent qu’autrement de leurs belles intentions, sauront trouver une place dans le Pontiac de demain. Il a connu son lot de crises successives qui l’ont ébranlé. Si j’espère bien que le coronavirus passe à côté, la terrible remise en question ne devrait pourtant pas l’épargner. Pour ne pas devenir la terre d’accueil d’un paquet de survivalistes en mal de tragédies, ce serait bien que le Pontiac puisse s’adapter. C’est à ce prix que ça va bien aller !