Le hockey n’est pas mon fort : pour moi, une rondelle ne s’échange pas forcément sur la glace; les sénateurs sont des politiciens et les Canadiens, des habitants du Canada, et si rivalité il y a entre les uns et les autres, celle-ci n’est pas inéluctable; je ne suis pas une « hockey mom » et je ne suis pas née les patins aux pieds. Mais je sais qu’au Canada, avec le hockey, on ne plaisante pas. Le 27 février dernier, l’Assemblée nationale du Québec adoptait une loi reconnaissant au hockey sur glace le statut de sport national et instaurait une Journée nationale de ce sport, devenant un référent culturel pour tous les Québécois.
C’est par la politique d’ailleurs que j’ai découvert ce que le hockey était au Québec et au Canada alors que le film Maurice Richard mettait en lumière le rôle-clé que ce hockeyeur avait joué bien malgré lui après sa suspension de la LNH, considérée comme une sanction injuste par une grande partie de la population francophone dont le mécontentement s’était manifesté lors d’un match suivant et de l’émeute qu’il avait provoquée, annonçant le réveil de tout un peuple qui entamait alors sa Révolution tranquille. En quête d’égalité et de reconnaissance, voilà que le hockey donnait une voix à tous les Québécois !
Mais, au-delà du sport, nos infrastructures, qu’il s’agisse de nos routes, de nos écoles ou de nos arénas, nécessitent des investissements partout au Québec, y compris dans le Pontiac. Cette année encore, la Coupe Pontiac s’est tenue au Centre de loisirs des Draveurs à Fort-Coulonge, un évènement crucial pour le financement de l’aréna, qui a récemment bénéficié de réparations nécessaires. L’aréna de Shawville, construite en 1960, aurait aussi besoin de travaux majeurs : le système de réfrigération doit être remplacé, la dalle de béton sur laquelle repose la glace également, et d’autres travaux sont planifiés pour un coût total de 2 millions de dollars. Est-ce que ça vaut la peine ?
Dépassant la simple fonction sportive, les arénas sont des lieux de rassemblement pour la jeunesse et pour la communauté dans bon nombre de municipalités, en particulier dans les régions rurales où les infrastructures de loisirs sont rares. Essentiels à la vitalité et à la cohésion d’une communauté, ils favorisent la socialisation, l’apprentissage, le partage et contribuent à la construction identitaire. Si les jeunes profitent des arénas pour y améliorer leur santé physique et mentale, l’importance de ces installations se mesure à l’ampleur des bénéfices ressenties par l’ensemble de la population. Les arénas sont au cœur du tissu social québécois et dans un contexte où la cohésion sociale est menacée, ne serait-il pas vital de les préserver ?