Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist
Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist
Bien malin qui pourrait dire pour qui j’aurais voté il y a de cela à peine un mois… parce que moi-même, je ne le savais pas ! Le débat-combat des chefs ne m’avait absolument pas convaincue et aujourd’hui encore, j’avais plutôt envie d’écrire sur autre chose que sur la politique. Mais la réalité de l’assermentation m’aura rejointe jusque dans l’habitacle que je croyais protégé de ma voiture et me voici en face de l’écran de mon ordinateur, poussée par l’impératif besoin de parler de changement, alors que de « changement », il n’y en pas eu dans le Pontiac… depuis 1970 en fait. Si l’on remonte jusqu’en 1867, il y aura eu 51 ans
sur environ 151 ans (nous disons « environ » parce qu’il y a eu, dans ces périodes-là, quelques changements du point de vue de la circonscription électorale définie comme étant « le Pontiac) durant lesquels le Pontiac n’aura pas vu rouge. Le Pontiac est-il vraiment prêt pour le changement ?
En fait, avant même de se demander s’il est prêt, il faudrait se demander si le changement, ce concept bien à la mode en ce moment, est souhaitable. Je ne ferai pas l’historique de l’ensemble des projets dont ce journal aura parlé d’ailleurs et qui nous sont passés entre les doigts. Je ne ferai pas l’historique de l’ensemble des rumeurs de projets qui se sont faites ces dernières années dans l’espoir de voir le Pontiac se relever. Je ne ferai pas le bilan du portrait de la santé, de l’éducation du Pontiac. Je ne vous dirai pas que, malgré tous les efforts entrepris, nous restons une des MRC les plus pauvres du Québec, et ce, à 1 heure à peine de la capitale nationale. Je ne ferai pas l’énumération des milliers de sources d’espoir qui sont rassemblées ici, dans le Pontiac, pour le faire vivre et perdurer dignement. Je ne ferai pas l’énumération de toutes les choses qu’il me semble qu’on a perdues depuis déjà près de quinze ans que j’habite ici. Je ne ferai pas la liste de tout ce qui s’est fermé depuis toutes ces années.
En disant cela, j’ai bien conscience de tracer quelque peu l’esquisse d’une désillusion qui ne reflètera absolument pas l’état d’esprit d’une grande partie de Pontissois (il faudrait sans doute écrire « Pontiçois », mais le concept même du « Pontissois-çois n’existe pas encore en fait) attelés, depuis des années aussi, au changement. Je sais trop la dose d’idéalisme qu’il faut pour y croire encore, chaque jour davantage. Je sais trop, pour l’avoir côtoyé auprès de gens qui l’ont démontré et le démontrent encore, le courage que cela prend pour défendre le changement face au statu quo. Je sais trop l’énergie que cela prend de vouloir changer les choses à petite échelle, un échelon à la fois… Au nom de cet idéalisme, au nom de ce courage, au nom de cette énergie, j’espère sincèrement que le Pontiac est prêt pour le changement et je crois que Monsieur André Fortin a aujourd’hui tout un défi à relever : celui de nous offrir, dans le statu quo, le changement que le reste du Québec souhaite. Souhaitons-lui une bonne dose d’énergie, de courage et d’idéalisme !