« Il faut tout un village pour élever un enfant »

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Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist


Dominique Bowmans
Éditorialiste Invitée
Guest Editorialist

C’est bientôt l’heure du bilan d’une année scolaire toute particulière. Si la COVID-19 a épargné le Pontiac en termes de nombre de cas, il n’en reste pas moins que depuis la mi-mars, les écoles primaires et secondaires de la région ne fonctionnent plus de la même façon.
D’un point de vue médiatique, il est surtout question de l’adaptation des uns et des autres à cette situation, de la réponse à la menace pour et par nos institutions et des différents cas d’éclosion. Les jeunes et les parents sont les otages d’une
telle situation. À l’interne toutefois, les équipes de chaque école se mobilisent
pour continuer, dans de telles conditions, à remplir leurs missions : instruire, socialiser et qualifier.
En termes d’instruction, c’est le passage à l’enseignement à distance qui canalise les énergies, mettant en lumière les nombreux défis d’équité technologique. Ce n’est pas tout le monde, dans nos régions, qui bénéficie de la meilleure connexion internet; ce n’est pas tout le monde qui possède le matériel technologique dernier cri; ce n’est pas tout le monde, dans nos régions, qui se sent habilité à s’en servir adéquatement.
En termes de socialisation, ce sont les initiatives individuelles qui font surtout la différence, ces enseignant.e.s et autres membres du personnel qui prennent
le temps d’échanger, d’offrir des opportunités d’activités qui rassemblent
« virtuellement », ces gens qui, faisant preuve d’inventivité, maintiennent le
dialogue et le contact humain. Le 25 juin prochain aura lieu le « coucou » final de Sieur-de-Coulonge à ses finissantes et ses finissants alors que leur bal de graduation et la cérémonie de la collation des grades ne sont pas annulées, mais bien reportées. Chaque école est prise avec le casse-tête d’organiser les cérémonies de fin d’études, sachant que ce sont, au-delà de simples festivités, de véritables rites de passage.
En termes de qualification, c’est bien sûr la réussite de l’année scolaire et
l’obtention du diplôme qui occupent les esprits. Si le ministère donne ses instructions qu’il s’agit de bien exécuter, ce sont les équipes-école qui sont aux prises avec les décisions. Comment évaluer l’ensemble d’une année sur base des deux premières étapes seulement alors que la dernière étape est souvent cruciale pour arrêter un jugement? Comment tenir compte du cas particulier de chaque
élève et des disparités en matière d’apprentissage? Comment s’assurer de ne pas pénaliser ceux qui éprouvent certaines difficultés? Comment mesurer l’impact de cette nouvelle réalité sociale et mieux se préparer pour l’année à venir?
S’il est vrai que ça prend tout un village pour élever un enfant, ça prend toute une école pour l’éduquer, qu’elle soit virtuelle ou non!