Budget du Québec : sept ans avant l’équilibre fiscal

0
163

Darlene Pashak

Darlene Pashak

QUÉBEC – La pandémie était à l’avant-plan dans le budget provincial publié le 25 mars. Malgré l’optimisme du Québec, qui prévoit que la province retrouvera les niveaux d’activité économique d’avant la pandémie d’ici la fin de 2021, avec un retour complet sur le marché du travail en 2022, en partie grâce aux vaccinations, on prévoit au moins sept autres années de déséquilibre fiscal.
Le déficit atteindra 12,3 milliards de dollars en 2021-2022 et tombera à
8,5 milliards en 2022-2023. La dette sera sous contrôle, a déclaré le gouvernement, affirmant qu’elle est inférieure à ce qu’elle était en mars 2017. La dette continuera de diminuer jusqu’en 2024-2025.
Quatre grands domaines ont été ciblés dans le budget : les soins de santé, l’éducation et la jeunesse, le développement économique et le soutien aux Québécois. Voici quelques faits saillants, à commencer par le fait que près de 15 milliards de dollars d’initiatives supplémentaires d’ici 2025-2026 ont été alloués. André Fortin, député de Pontiac et porte-parole libéral en matière de finances, a offert son point de vue sur l’impact du budget sur les résidents de la MRC de Pontiac.
• Soins de santé : 7 milliards de dollars supplémentaires pour surmonter la crise de la santé pour un budget total de 10,3 milliards de dollars. 400 millions de dollars alloués aux vaccinations et 2 milliards de dollars pour améliorer les services aux aînés (soins à domicile, mise aux normes des résidences, crédit d’impôt remboursable pour les services de maintien à domicile).
« Tout d’abord, le crédit d’impôt pour le maintien à domicile des aînés est bonifié. Cela permettra à un plus grand nombre d’aînés de rester chez eux plus longtemps, ce qui représente un défi pour beaucoup d’entre eux, car les taxes foncières et autres dépenses continuent d’augmenter. Le Parti libéral
a préconisé cette mesure dans les deux derniers budgets. C’est une bonne nouvelle », a déclaré M. Fortin. « J’espérais que l’on ferait davantage pour attirer les infirmières au Québec, tant en formant des infirmières
supplémentaires qu’en offrant de meilleures conditions de travail. Ce ne fut pas le cas et, comme nous le savons dans le Pontiac avec notre unité d’obstétrique, nous manquons cruellement d’infirmières dans cette région et dans la province », a-t-il ajouté.
• Éducation et jeunesse : 1,5 milliard de dollars avec des fonds alloués à des
initiatives de réussite scolaire comme le tutorat, l’attraction et la rétention du personnel éducatif, l’amélioration des écoles et l’ajout de classes d’éducation spécialisée.
Un soutien est également prévu pour les étudiants de niveau postsecondaire : un paiement unique de 100 $ pour chacun des semestres de l’automne 2020 et de l’hiver 2021 et l’élimination des intérêts sur les prêts étudiants pendant un an.
• Accélérer la croissance et la transition vers la nouvelle économie :
4 milliards de dollars, dont 1,3 milliard pour l’Internet haute vitesse, 523 millions pour favoriser le développement économique de l’ensemble du Québec (tourisme, infrastructures régionales, aéroports et autocars), la requalification et la réinsertion des travailleurs, la poursuite du soutien aux entreprises victimes de la pandémie et la mise en valeur de la culture et du patrimoine québécois.
• Soutenir les Québécois : 977 millions de dollars par le biais du logement abordable, du soutien aux familles, de la protection des victimes d’actes criminels et de l’amélioration du système de justice.
M. Fortin a ensuite commenté des détails spécifiques du budget, dont certains, a-t-il dit, intéresseront les Pontissois, et d’autres “qui vont clairement les décevoir.”
« L’alignement du taux d’imposition des petites entreprises sur celui de l’Ontario
est également une bonne nouvelle (de 4 % à 3,2 %). Bien que le gouvernement compense ses revenus en taxant les petites entreprises [dans différentes régions], un taux d’imposition équitable entre les provinces rend le Pontiac compétitif avec l’Est de l’Ontario en termes d’attraction d’entreprises ». Cependant, là où la CAQ
a vraiment échoué, c’est en agriculture.
Il n’y a pratiquement aucune mesure pour aider les gens qui travaillent fort dans
l’industrie agricole. Enfin, la CAQ investit des sommes supplémentaires de plus de
100 millions de dollars pour renforcer l’Office québécois de la langue française (OQLF), alors qu’elle s’apprête à mettre en place de nouvelles mesures plus strictes sur la langue », a-t-il conclu.