Au cours des dernières semaines, l’Outaouais a été durement frappée par des compressions totalisant 90 millions de dollars imposées par le gouvernement Legault. Ces mesures d’austérité ont déjà eu des conséquences bien réelles : élimination de 102 postes occupés, suppression de 600 postes vacants et abolition de 25 postes de cadres — réduisant encore la capacité du réseau à fournir des soins essentiels à la population.
Et ce n’est qu’un début.
À la fin mars, le budget Girard a annoncé une croissance des dépenses en santé limitée à 3 %, bien en deçà du seuil nécessaire pour maintenir les services actuels. Début avril, La Presse révélait que Santé Québec faisait face à un manque à gagner de 3,6 milliards de dollars pour 2025–2026 — plus du double des 1,5 milliard que le gouvernement lui avait demandé de couper l’automne précédent. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a lui-même admis qu’une hausse de 3 % ne suffisait pas à couvrir l’inflation ni les hausses salariales. Cela signifie, comme il l’a déclaré à l’Assemblée nationale, de « vraies coupures ».
À SOS Outaouais, nous croyons que le gouvernement Legault abandonne le réseau de la santé québécois. En se réfugiant derrière la structure qu’il a lui-même créée, Santé Québec, le gouvernement se déresponsabilise tout en imposant des compressions aux conséquences dévastatrices dans toutes les régions.
Le réseau est déjà sous respirateur artificiel — et on s’apprête à lui couper l’oxygène. On veut faire croire à la population qu’il s’agit d’une saine gestion. Mais ce sont des compressions déguisées. On ne gère pas mieux avec moins : on fait moins, et on le fait plus mal.
Alors que le gouvernement prétend viser une plus grande efficacité, la réalité est tout autre : les compressions passées ont déjà affaibli les services, et la nouvelle vague risque de les faire s’effondrer complètement.
Partout au Québec, les effets se font sentir — infrastructures délabrées, délais d’attente inacceptables, et graves pénuries de personnel. En Outaouais, où l’on est déjà sous-financé de 200 millions de dollars chaque année, les conséquences seront encore plus graves.
Jean Pigeon,
Porte-parole, SOS Outaouais
Gatineau
Éd. et trad.