Un nouveau contrat forestier suscite le débat à la MRC

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Le Groupement forestier du Pontiac espère que l’augmentation dans le futur du nombre de producteurs en forêts privées, puisse favoriser le développement de l’industrie forestière dans le Pontiac.

Mélissa Gélinas

Publié dans le Journal du Pontiac du 5 novembre 2025.

BOIS-FRANC – La MRC de Pontiac a approuvé un contrat pour la vente de bois sur pied sur le territoire public intramunicipal (TPI) du secteur Bois-Franc, lequel fait partie du Plan d’aménagement forestier intégré opérationnel. Ce plan encadre l’ensemble des activités forestières du territoire — notamment la récolte, la plantation ainsi que la construction et l’entretien des chemins — sur des portions de terres publiques situées à l’intérieur des limites municipales.

Pour l’instant, le contrat n’a pas encore été officiellement attribué et la destination finale du bois demeure inconnue. Malgré cela, 17 maires ont voté en faveur du projet et un seul s’y est opposé lors de la réunion du conseil de la MRC du 17 septembre.

Bien qu’elle représente la minorité, la mairesse de Mansfield, Sandra Armstrong, a exprimé ses préoccupations concernant le manque de transparence. « Ce manque de transparence [quant à la destination du bois] m’a fait voter contre », a-t-elle déclaré. « Chaque fois que je vais aux réunions de la MRC de Pontiac, je peux compter de 10 à 15 camions remplis de notre bois qui se dirigent vers l’est sur la 301. Notre bois continue de quitter la région, et je suis convaincue que cela va continuer ainsi. »

Mme Armstrong a souligné l’importance de s’assurer que la vente de bois profite au Pontiac lui-même. « Il faut réaliser que ce n’est plus la même situation qu’il y a 10 ou 15 ans, et c’est frustrant de voir comment les choses se passent aujourd’hui », a-t-elle ajouté, suggérant que la région devrait envisager une approche différente.

De son côté, le directeur de l’aménagement du territoire et de l’environnement de la MRC de Pontiac, Jason Durand, a appuyé la poursuite du projet. Selon lui, le contrat contribuera à créer un certain nombre d’emplois dans la région. « Je comprends l’idée de vouloir que la vente se fasse localement, mais cela pourrait tout de même permettre à des entreprises locales de travailler », a-t-il affirmé, soulignant l’importance de considérer les deux côtés de la médaille.

M. Durand a indiqué que l’industrie forestière du Pontiac est à la fois vulnérable et complexe. « Il nous faut des marchés clairs et stables », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que le marché a beaucoup évolué et que la main-d’œuvre à l’étranger est devenue beaucoup moins coûteuse. « Le Pontiac possède beaucoup de feuillus durs, mais il reste très peu d’usines capables de transformer ce type de bois », a-t-il expliqué. « Nous devons donc les envoyer loin à l’extérieur de la région, car personne ici ne peut les transformer. »

Chaque année, la MRC de Pontiac doit respecter une cible de récolte et peut réaliser elle-même certaines activités de mise en valeur forestière. Les revenus générés sont
versés au fonds TPI, qui n’est plus aussi rentable qu’à l’époque où l’industrie forestière était en plein essor. « La situation est devenue de plus en plus difficile, notamment avec la hausse des coûts d’infrastructure et les fermetures d’usines », a indiqué M. Durand.

La MRC de Pontiac détient également une entente de délégation avec le ministère des Ressources naturelles et des Forêts pour la gestion d’environ 24 000 hectares de forêts. « Comme il devenait difficile pour le gouvernement de gérer l’ensemble de ses terres, il a offert à la MRC de Pontiac l’occasion de les administrer elle-même », a précisé M. Durand.