L’eau donne un charme particulier à l’Outaouais. La région compte des milliers de
lacs, ainsi que la majestueuse rivière des Outaouais et ses affluents impétueux,
dont la Dumoine, la Noire, la Coulonge, le Quyon, la Gatineau et la Lièvre. Ces voies navigables sont vitales à notre existence, mais elles emportent aussi des vies.
Hélas, pour ceux qui restent, cela arrive trop souvent. Cet été ne fait pas exception, alors que l’Outaouais pleure Daniel Desjardins, un homme d’Aylmer mort tragiquement en tentant de sauver sa conjointe de la noyade dans les eaux du Quyon. Elle a
survécu; lui, non.
Dire que tout l’Outaouais pleure M. Desjardins n’est pas exagéré. Ceux qui le connaissaient le pleurent profondément (au présent, car il vivra toujours dans le cœur de ceux qui l’aiment). Ceux qui n’avaient jamais entendu parler de lui avant sa mort
le pleurent par compassion humaine.
Depuis que la glace a disparu de nos piscines, lacs et rivières, il y a eu plusieurs noyades. Un adolescent qui s’amusait s’est noyé. Un enfant échappé à la vigilance de ses parents s’est noyé. Un jeune homme qui avait nagé toute sa vie dans les lacs et rivières de la région s’est noyé. Et maintenant, un homme qui tentait de sauver sa partenaire en détresse n’a pas réussi à revenir.
La pensée logique se tourne vers les gilets de sauvetage, la sécurité nautique, la natation et la sobriété. Mais après trente ans dans les salles de rédaction locales, je conclus que ces réflexions sont trop évidentes. Bien sûr, chacun devrait porter un gilet de sauvetage, être sobre et pratiquer la natation régulièrement, pas seulement suivre quelques cours en troisième année. Les dire paraît condescendant, mais une réaction est nécessaire.
Ces drames poussent à réfléchir à l’essence de la vie et de la mort, à la puissance de
la nature et au sens de l’existence.
Les non-réponses résonnent comme le vide. Pourquoi des conducteurs chroniquement inaptes circulent-ils à toute vitesse sans jamais se blesser, alors qu’un enfant innocent se noie dans une piscine après avoir été laissé seul quelques minutes ? Cette question hante l’humanité depuis que nous avons appris à cueillir des bleuets en août.
Aucun réconfort à savoir que la famille Desjardins rejoint la longue liste des injustices de la vie. Mais peut-être que l’élan de solidarité à l’échelle de l’Outaouais envers la famille et les amis apporte un peu de réconfort ?
Note de la rédaction : Si vous avez été touché par la perte soudaine d’un être cher,
du soutien est disponible. Communiquez avec le groupe de soutien Unis par le cœur
à olga. ouellet@ssss.gouv.qc.ca. AutonHomme Pontiac offre des séances de groupe pour les personnes endeuillées ; composez le 819-648-2309 pour plus de détails.
Vous pouvez aussi téléphoner au 811 et choisir l’option 2 pour obtenir de l’aide.
Publié dans le Journal du Pontiac le 13 août 2025.