Coupures de 25 M$ dans les écoles de l’Outaouais

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Coupures de 25 M$ dans les écoles de l’Outaouais
Mélissa Gélinas

Publié dans le Journal du Pontiac le 17 juillet 2025.

OUTAOUAIS – Le gouvernement provincial a ordonné des compressions budgétaires totalisant 510 millions de dollars à l’échelle de tous les centres de services scolaires et commissions scolaires du Québec, avec une échéance fixée à juin 2026. Pour la région
de l’Outaouais, qui représente environ 5 % de la population québécoise, cela signifie des coupes de 25 millions de dollars pour l’année scolaire 2025-2026.

Le Centre de services scolaire des Hauts-Bois-de-l’Outaouais (CSSHBO) devra économiser plus de 1,6 M$. « Dans une lettre transmise par le ministère à Mme Nadine Carpentier, directrice générale du CSSHBO, le 12 juin, il était précisé que la cible d’optimisation budgétaire pour notre centre s’élevait à 1 323 889 $ », a expliqué Monia Lirette, coordonnatrice aux communications. « À cela s’ajoutent les 324 304 $ demandés en décembre dernier, portant le total à 1 648 193 $ », a-t-elle précisé.

Selon Mme Lirette, une analyse est en cours avec le Service des ressources financières, en collaboration avec la direction générale et les directions d’établissement, afin de déterminer où les compressions peuvent être faites. Le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO) devra quant à lui réduire ses dépenses d’environ 11,4 millions $.

Du côté de la Commission scolaire Western Québec, qui dessert une grande partie de l’Outaouais, y compris le Pontiac et l’Abitibi-Témiscamingue, le montant total à économiser d’ici l’an prochain est de 4,5 M$. « On nous avait aussi demandé 3,6 M$ de plus, mais nous avons pu justifier ce montant auprès du ministère de l’Éducation », a déclaré Pascal Proulx, directeur général adjoint. « Nous avons déjà fait les efforts nécessaires en matière d’optimisation du personnel pour nous assurer de ne pas dépasser les effectifs dont nous avons réellement besoin », a-t-il ajouté. Selon lui, ce montant de 3,6 M$ ne devrait donc plus être exigé.

Pour atteindre les économies demandées, la commission a aboli 12 postes vacants ou non permanents. « Nous avons réussi à couper 900 000 $ », a indiqué M. Proulx. « Nous avons aussi économisé 85 000 $ en réduisant des contrats informatiques et de logiciels inutilisés. »D’autres compressions ont également été effectuées dans les budgets de déplacement, les contrats non essentiels (comme le lavage de vitres), les programmes de tutorat, les activités parascolaires et plus encore. « Il a fallu réinventer notre façon de fonctionner sans nuire aux services aux élèves », a affirmé M. Proulx. « Les compressions ne se sont pas faites aussi directement qu’on pourrait le croire », a-t-il poursuivi. « L’ensemble de l’organisation reconnaît que l’impact est important, mais estime que c’est encore gérable. »

« Il est impensable de couper en éducation », a dénoncé le député de Pontiac, André Fortin. « Le premier ministre François Legault avait lui-même promis qu’il n’y aurait jamais de coupes en santé ni en éducation, et on constate exactement le contraire. »

Selon M. Fortin, ces compressions auront un impact direct sur les services offerts aux élèves, particulièrement ceux ayant des difficultés d’apprentissage. « Il est déjà difficile d’avoir accès à du soutien spécialisé, et ce sont ces services
qui risquent d’être supprimés », a-t-il déclaré. « J’espère que M. Legault se souviendra de sa promesse et qu’il reconsidérera la façon dont les compressions sont imposées au réseau de l’éducation. »

Par ailleurs, de nouvelles restrictions limiteront l’embauche dans les écoles publiques du Québec. En 2025-2026, le nombre d’employés à temps plein ne devra pas dépasser 152 500 — une hausse de seulement 1,7 %,comparativement à une croissance annuelle moyenne de 5 à 6 %.

Les écoles privées devront elles aussi réduire leurs dépenses, avec
56 M$ à économiser d’ici juin 2026.