Tashi Farmilo
Publié en ligne le 19 novembre 2025, sur www.journalpontiac.com
OTTAWA – Malgré le froid et la pluie du 12 novembre, une foule s’est rassemblée devant la Cour d’appel fédérale pour soutenir une décision récente de la Cour fédérale qui a annulé un permis autorisant des perturbations d’habitat sur le site proposé pour une installation de déchets nucléaires à Chalk River. Les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) et le gouvernement fédéral contestent cette décision.
Le rassemblement coïncidait avec l’audience en appel de LNC, attirant des manifestants devant le palais de justice tandis que les avocats plaidaient à l’intérieur. Le permis en question, délivré par Environnement Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), aurait permis aux LNC de réaliser des travaux pour construire une installation de stockage de déchets radioactifs de faible activité près de la rivière des Outaouais. La Cour fédérale a statué que le ministre n’avait pas démontré que « toutes les solutions raisonnables » avaient été envisagées, comme l’exige la LEP. Le dossier a été renvoyé au ministre pour réexamen.
Lors du rassemblement, Ole Hendrickson, du groupe Concerned Citizens of Renfrew County and Area, a mené un appel-réponse énumérant les espèces potentiellement touchées, dont la tortue mouchetée, des chauves-souris en voie de disparition et plusieurs oiseaux migrateurs. Parmi les autres intervenants figuraient l’aînée Shirley Tolley du Conseil tribal de la Nation algonquine Anishinabeg, le conseiller Justin Roy de la Première Nation de Kebaowek et David Snider, ancien président de Sierra Club Canada.
Les groupes environnementaux affirment que cette décision renforce l’application des protections des espèces en péril dans les permis fédéraux. Ils soutiennent que le projet menace un habitat sensible sur un territoire algonquin non cédé et met en danger des sources d’eau potable.
De leur côté, les LNC maintiennent que l’Installation de gestion des déchets près de la surface est essentielle pour gérer les résidus radioactifs de faible activité au Canada. Le site, conçu pour contenir jusqu’à un million de mètres cubes de déchets provenant de bâtiments démantelés et de travaux de décontamination, comprendrait des doublures d’ingénierie, un drainage, une usine de traitement des eaux et une surveillance à long terme.
Les LNC soulignent également plus de 1 000 heures d’études fauniques réalisées sur le site et précisent que la construction serait planifiée en dehors des périodes de nidification des oiseaux et de gîte des chauves-souris. Ils soutiennent que l’empreinte du projet représente une faible portion de la propriété de Chalk River.
Les opposants, dont plusieurs Premières Nations algonquines, le Sierra Club Canada, la Canadian Coalition for Nuclear Responsibility et les Concerned Citizens of Renfrew County and Area, dénoncent un processus de consultation inadéquat et s’inquiètent des risques environnementaux et de sécurité à long terme.
Tandis que l’appel suit son cours, aucune date n’a encore été annoncée pour la décision de la Cour d’appel fédérale.
Photo – Des manifestants devant la Cour d’appel fédérale le 12 novembre lors de l’audience en appel des LNC au sujet de la décision annulant le permis lié aux espèces en péril pour le projet de déchets nucléaires de Chalk River. (Soumis)






