Pas le droit à l’erreur

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Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist


Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

La mobilisation organisée en soutien au projet d’Énergie Davidson à Mansfield était rafraîchissante. On a pu constater que la communauté était au rendez-vous et les principaux politiciens semblaient déterminés à concrétiser le projet. De plus, le partenariat entre Énergie Davidson et l’homme d’affaires Pascal Dupuis donne encore plus de crédibilité au projet et de confiance en sa réalisation. M. Dupuis passe déjà au travers du même genre de processus pour la construction d’une centrale de cogénération. Avant d’aller plus loin, il reste tout de même à obtenir la fameuse garantie d’approvisionnement (GA), qui confère à l’entreprise le droit d’acheter un volume de bois provenant des territoires forestiers de l’État. Ceci dit, nous n’avons plus le droit à l’erreur. Ce « nous » englobe à la fois les partenaires d’affaires, les politiciens locaux, le ministère, les fonctionnaires, les municipalités, les citoyens et évidemment, le promoteur principal du projet, Bruno St-Cyr. 
J’ai rarement vu un projet économique aussi rassembleur au sein d’une communauté. Par-dessus tout, ce que je retiens de cette mobilisation, c’est que dorénavant, la réussite du projet ne dépend plus seulement de Bruno St-Cyr, mais bien de plusieurs personnes et ressources. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, comme il y aura plusieurs dossiers à faire avancer à la fois, tant sur le plan de l’administration que des communications ou des affaires.
Pour leur part, les politiciens ont fait preuve de détermination et même de
solidarité. « L’entreprise peut devenir rentable grâce au contrat avec Hydro-Québec. De plus, elle viendrait remplir un rôle important laissé vacant depuis la
fermeture de Fortress et c’est un projet structurant », ont répété tour à tour les politiciens locaux tels que Jane Toller, Gilles Dionne, Gaston Allard et André Fortin.
Par contre, il faut s’assurer de ne pas répéter les erreurs du passé ou d’en faire de nouvelles. Il ne faut pas trop étirer l’échéancier. En janvier 2019, Énergie Davidson affirmait qu’il ne manquait que deux millions de dollars pour relancer l’entreprise. Aujourd’hui, ce qui manque, c’est la fameuse GA. Est-ce la faute du promoteur? Possible, mais peut-être aussi que la faute en revient à la lourdeur bureaucratique. Au final, peu importe, puisque la seule chose qu’on peut changer, c’est l’avenir. Les prochaines semaines seront déterminantes. Énergie Davidson devra évidemment faire tout ce qu’elle peut pour obtenir une GA, tout en procédant à une analyse de sa structure interne. Quelles sont les forces et les faiblesses des gens en place? Si le projet démarre, qui devrait rester et qui devrait penser à céder sa place? Autant de
questions essentielles que devront se poser les principaux partenaires cet
été, puisque comme collectivité, nous sommes dans l’obligation de réussir.