Nouveaux aventuriers – 11 000 km en vélo

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Lionel Tessier



Lionel Tessier

MANSFIELD – Quand ils sont arrivés au camping Macrocarpa, au km 63 de la piste cyclable PPJ à Davidson le 27 juillet en fin d’après-midi, ils rentraient au Québec après un périple de plus de 6 mois et de 11 000 kilomètres en vélo. Geneviève Gervais et Jacques-Alexandre Lévesque avaient décidé de vivre une aventure hors du commun avec un objectif: prouver qu’on peut aller n’importe où sans avoir besoin    d’acheter de l’eau dans des bouteilles de plastique (Geneviève est impliquée dans l’organisme Eau Secours).  Et ils étaient très fiers d’avoir réussi leur pari. Surtout, leur conclusion sur l’ensemble du       voyage, c’est que les gens sont gentils, tout le temps.  Durant tout leur séjour, ils ont été accueillis dans des maisons privés, on leur a offert de planter leur tente dans des cours, et jamais ils n’ont fait de rencontres hostiles. “Les médias donnent une image négative des gens ordinaires. C’est une fausse image”, insistait Genevière. Ils ont été reçus par des gens pauvres qui tenaient à partager leurs maigres repas avec eux.
Sur le bord de la rivière des Outaouais ce soir-là, devant un feu de camp, ils ont raconté leur long voyage. Partis de Savannah en Georgie fin        janvier 2014, ils sont descendus en Floride , ils ont fait le tour des Everglades, avec les oiseaux, les hautes herbes et les alligators omniprésents. Puis ils ont traversé le sud des            États-Unis: le Mississipi, la Louisiane où des gens parlent le français cajeun, puis le Texas, pays sec qui n’a pas reçu de pluie depuis 10 ans et dont la nappe phréatique sera épuisée dans 50 ans. Ensuite c’était le terrible désert du Nouveau-Mexique avec des vents de l’ouest qui charriaient du sable à             40 km/h: des jours à pédaler en avançant à pas de tortue. Sortis de cet enfer, les plus beaux paysages du monde en Utah, pays des montagnes de sable scuptées par des géants, semble-t-il.
Arrivés en Californie, ils ont monté la côte ouest jusqu’au nord avant de     prendre le train jusqu’à Seattle, dans l’état de Washington.  Puis, Vancouver et la traversée du Canada.  Alors qu’au Texas l’eau n’avait pas un très bon goût, elle était franchement dégoûtante en Alberta, avec son arrière-goût de         pétrole. Dans les prairies, surtout en Saskatchewan et au Manitoba, les moustiques étaient terriblement présents, peut-être à cause des inondations qui ravageaient le sud des plaines. Pour éviter de faire l’interminable détour au nord du lac Supérieur, ils ont traversé le Minnesota et le Michigan avant de      rentrer au Canada.
Mais la pire partie du voyage, selon ces cyclistes, était sans doute la section entre Sault-Ste-Marie et Pembroke: pas d’accotement sur la 17 et les camions lourds omniprésents roulaient très vite.  Ils étaient très heureux de pouvoir enfin rouler sur la piste cyclable PPJ.
En quittant le Pontiac mardi, ils se rendaient à Montréal, leur point de départ, pour participer à une fête    organisée en leur honneur par leur famille et leurs amis.
Mais ils n’étaient pas seuls dans cette aventure.  Desjardins Assurances leur avait offert gratuitement une assurance-voyage, ils avaient le soutien de Vélo Québec, de la Cordée, de la Coalition Eau Secours, etc.
On peut voir le récit de leur aventure sur leur blogue à: jagbicik.com