Lettre à William

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Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Francois Carrier
Éditorialiste Invité
Guest Editorialist

Lors de la publication de la photo du député fédéral William Amos, prise lorsqu’il était nu dans son bureau et qui a circulé partout dans le monde, j’avais ressenti de la déception de voir le nom du Pontiac lié à une telle affaire et recevoir une attention médiatique aussi négative. Quelques jours plus tard, j’avais posé à William une simple question : qu’avait-il appris de cette histoire? En me signifiant que la question lui déplaisait, il m’avait répondu : « J’ai été humilié là-dedans. Je n’ai pas vu les médias locaux, comme toi, faire comme La Presse et dire que c’était un acte criminel ». Un mois plus tard, un autre incident du même acabit est survenu : William Amos a uriné sans se rendre compte que sa caméra était ouverte lors d’une séance non publique de la Chambre des communes.
William est quelqu’un que j’apprécie et avec lequel je partage plusieurs valeurs, mais je travaille d’abord et avant tout pour l’intérêt du public. J’ai décidé ici de m’adresser directement à lui, comme je le ferais dans le privé.
***
William, Ton arrivée en politique a été un vent de fraîcheur et ce n’est peut-être pas terminé.
Tu as des qualités personnelles fabuleuses, une énergie débordante et
des valeurs qui te poussent à agir pour l’égalité des chances et la justice sociale. Tu as une des jobs les plus difficiles qui soit. Le sacrifice que tu fais pour le pays, j’en serais probablement incapable.
Les horaires, la charge de travail et les responsabilités sont à peine soutenables pour un être humain.
Ceci dit, comme d’autres, je n’ai pas été surpris par les récents événements. Si je t’ai demandé ce que tu avais appris de
l’incident du mois dernier, c’était dans le but que tu prennes le temps d’y réfléchir. Ton temps de réflexion m’a paru trop court. D’autant plus que ces dernières années, on a pu remarquer que tu cumulais les retards, que tu étais parfois brouillon et que tu avais tendance à te mettre dans des situations compliquées, entre autres avec des élus locaux.
Je pense que tu aurais dû prendre deux à trois mois de recul après le premier
incident. Si tu l’avais fait la première fois, tu n’aurais pas eu à démissionner de ton rôle de secrétaire parlementaire. Je suis attristé que tu aies eu à renoncer à ces responsabilités et j’en suis désolé pour toi. Un député se doit d’être un facilitateur pour sa communauté et un appui dans ses démarches politiques et économiques. Les conséquences de tes plus récentes actions ont donc un impact à la fois sur le Pontiac, ta famille, tes employés et ton parti.
Un questionnement s’impose, selon moi. Que peux-tu faire différemment à l’avenir? Au regard de ces incidents, es-tu encore en mesure d’atteindre tes objectifs?
J’espère que dans les prochaines semaines, tu pourras prendre du temps pour toi et que tu demanderas conseil à ton parti et à tes proches.

Sincèrement,
François