Le Centre de tri à la croisée des chemins – 32 mises à pied à la suite de la cessation des activités

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Allyson Beauregard

LITCHFIELD – La direction du Centre de tri du Pontiac (CTP) a tenu une conférence de presse  le 13 décembre dernier pour annoncer qu’elle allait cesser ses opérations et mettre à pied 32 employés, soit l’ensemble de son

Allyson Beauregard

LITCHFIELD – La direction du Centre de tri du Pontiac (CTP) a tenu une conférence de presse  le 13 décembre dernier pour annoncer qu’elle allait cesser ses opérations et mettre à pied 32 employés, soit l’ensemble de son
personnel, à compter du 15 décembre parce qu’elle n’a pas obtenu un permis du ministère del’Environnement pour créer une décharge de l’autre côté de la route.
« Nous n’accepterons rien des municipalités, des entrepreneurs ou des citoyens. Nous ne sommes tout simplement pas autorisés à éliminer les débris
restants une fois que les matières recyclables ont été ajoutées ou réutilisées; leur élimination (à l’ancien site d’enfouissement de l’usine) s’est révélée être une
proposition impossible.
Nous devrions transporter les déchets à Lachute, ce qui n’est pas une solution viable », a déclaré Gerry Philippe, directeur des opérations du Centre de tri, soulignant les coûts de transport et des redevances et les émissions de gaz à effet de serre qui en découlent.  
Les seuls débris entrants proviendront d’Amor Construction, la “société sœur” du Centre. « Nous acceptions les bardeaux d’environ 150 entrepreneurs, entre autres. Ils devront maintenant se rendre à Lachute ou à un autre site d’enfouissement
autorisé », a déclaré M. Philippe. Les débris de 52 démolitions de maisons
à la suite des inondations du printemps étaient censés aller à la CTP, mais ils devront maintenant être détournés ailleurs, ce qui entraînera des hausses de prix importantes pour les propriétaires de maisons. 
Le CTP avait soumis une demande de certificat d’autorisation pour la création du site d’enfouissement en 2014, mais n’a pas reçu de réponse, bien que M. Philippe indique que le CTP a répondu à toutes les questions du Ministère et fourni tous les rapports professionnels et techniques requis.
Raymond Durocher, directeur de CTP, a souligné le refus du Ministère de coopérer malgré les tentatives de l’entreprise d’accomplir ce qu’elle demandait.
« Ils vous rendent visite et vous disent une chose, puis deux semaines plus tard, ils disent quelque chose de différent », raconte-t-il. M. Durocher a ajouté qu’un fonctionnaire du Ministère a  déclaré qu’on avait répondu à toutes les questions et qu’ils étaient en train de rédiger l’autorisation, mais lorsqu’ils ont téléphoné trois semaines plus tard pour s’informer, on leur a dit que l’autorisation était à l’étude.
Le Centre de tri du Pontiac a reçu 10 avis de non-conformité depuis mai 2013 et a été condamné l’automne dernier à une amende de plus de 40 000 $ pour quatre infractions remontant à 2013 et 2015 pour entreposage inadéquat de matériaux, absence de de surfaces de tri imperméabilisées et absence de système approprié de traitement des eaux usées. Le 9 avril, le Ministère a émis un avis préliminaire de refus pour la demande d’enfouissement, ce qui signifiait essentiellement qu’un refus permanent suivrait si les conditions ne s’amélioraient pas au Centre. Le 3 mai, le ministre Benoit Charette a ordonné au CTP de cesser le dépôt et l’enfouissement de tous les types de matières résiduelles dans des endroits non autorisés et de créer un plan pour les remettre dans leur état original.
Cependant, selon M. Philippe, la plupart des exigences du Ministère ont été satisfaites et ils ont fait “un assez bon travail” de nettoyage jusqu’à présent. Certains employés du Centre seront immédiatement réembauchés par Amor Construction pour terminer le nettoyage du site, mais ce ne sera que pour une courte période de temps.
« Nous espérons que ce n’est qu’une situation temporaire. Tout dépendra
de l’évolution des relations entre le CTP et le Ministère », a conclu Philippe.
S’appuyant sur une résolution adoptée par la Vallée-de-la-Gatineau, le Conseil des maires de la MRC de Pontiac a demandé en août dernier que le gouvernement fasse enquête sur le processus de demande de permis du ministère de l’Environnement qui, elle lui, est truffé de retards longs et injustifiés qui ont des répercussions sur le développement économique de la région.
La préfète de la MRC de Pontiac, Jane Toller, a affirmé que la situation montre un manque de communication et une incapacité à travailler ensemblede la part du
Ministère. « Nous ne voulons pas voir une entreprise de Pontiac fermer ses portes, » dit-elle. La MRC de Pontiac et la municipalité de Litchfield ont exprimé leur appui au projet de site d’enfouissement plus tôt cette année.