Faisons confiance aux jeunes !

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André Macron


André Macron

11, 5 trillions $ ! C’est la somme colossale que l’on retrouve dans les paradis fiscaux, l’argent né de l’évasion fiscale, pas de vous ou de moi bien sûr, mais bien des 3 % des gens les plus nantis au monde. Si l’on mettait la main sur à peine 7 % de ce montant, soit 250 billions $, on pourrait effacer les dettes de tous les pays du monde et lutter de façon efficace contre la pauvreté. On pourrait résoudre, financièrement parlant du moins, un paquet de problèmes auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés.
Après la guerre du Vietnam et la crise pétrolière de 1973, les États-Unis ont exigé que les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) négocient le pétrole en dollars américains, ce qui devait entraîner la revalorisation de ce même dollar et le refinancement des États-Unis qui, à l’époque, en avait bien besoin. C’était surtout le début d’un contrôle extrême des finances sur la politique de l’état, l’intérêt financier sous-tendant dorénavant les décisions politiques les plus importantes.
La planche à billets fonctionnait à plein régime, entraînant alors une gigantesque inflation. Pour contrer le problème, les États ont décidé de se financer directement par l’entremise des marchés financiers et des banques privées. Et la dette de la plupart des pays occidentaux s’est alors accrue de façon exponentielle, à cause de ces nombreux emprunts, mais surtout et avant tout des intérêts capitalisés qui les accompagnaient et les accompagnent encore. Aujourd’hui le montant d’intérêt est 9 fois supérieur à la valeur du montant de départ, écrasant petit à petit et inexorablement les pays occidentaux sous le poids de leurs dettes insurmontables.
Le système financier a continué de s’enrichir, de financer les partis politiques, tout en pratiquant allègrement et à outrance l’évasion fiscale et ce, en toute impunité, protégé par ces mêmes partis politiques de qui ils détenaient les cordons de la bourse. Et comme si ce n’était pas suffisant, au début des années 2000, les marchés se sont complètement libérés et la Chine a été acceptée au sein des pays membres du FMI. Ainsi donc, la mondialisation accélérait encore l’enrichissement des riches au détriment des plus pauvres. Plus besoin pour les grandes entreprises de respecter aucune règle, il leur suffit maintenant de s’installer en Chine ou au Bengladesh, où les immeubles s’écroulent sur les travailleurs, pour fabriquer à moindre coûts, si ce n’est celui de l’exploitation d’enfants, et polluer les cours d’eau et l’atmosphère, à tel point notamment que la Californie reçoit des particules de pollution en provenance de la Chine. Les marchés ne sont-ils pas ouverts à tout ?
Nous en sommes rendus au point où il faut agir. Les politiciens ne peuvent plus être impliqués dans l’ensemble de ces scandales principalement financiers et la séparation franche entre monde politique et monde financier se doit d’être programmée. La justice, elle aussi, doit être indépendante de la politique pour en garantir une certaine impartialité. Dans le Pontiac, à l’heure des élections et même si les cartes y sont souvent jouées, j’ai confiance en la jeunesse qui se présente aujourd’hui, en espérant qu’étape par étape, c’est pour ces changements fondamentaux et décisifs pour l’avenir de notre société qu’ils s’engagent. À ce jour, je n’aurai pas l’arrogance de faire une quelconque recommandation au citoyen qui choisira, en son âme et conscience et je l’espère dans un jugement dénué de tout intérêt personnel, notre gouvernement de demain. Par contre, à nos élus et à nos députés, j’espère sincèrement qu’ils s’engageront finalement dans cette voie d’un changement radical des façons politiques de faire aujourd’hui insoutenables et « insoutenues » par une grande majorité de la population, sans doute pas la plus riche cependant.
Peut-être évitera-t-on ainsi le gaspillage excessif des fonds publics alors que les gouvernements, dont le mandat est bien de 4 ans, ne cessent en ce moment de déclencher ou de provoquer les élections, poussés par des intérêts qui ne sont pas toujours ceux de la population ? Peut-être évitera-t-on ainsi la kyrielle de commissions étudiant avec application et de beaucoup plus près les implications plus que douteuses, pour ne pas dire frauduleuses, teintées de corruption, de certains membres du gouvernement qui, soucieux de leurs intérêts personnels, ont quelque oublié de préserver ceux de la population ? Peut-être évitera-t-on ainsi que les noms de nos politiciens soient entachés d’une mauvaise réputation, envoyant eux aussi leurs fonds loin de l’œil scrutateur du ministère des finances canadiens vers des abris, se libérant ainsi de leur contribution au bien-être de toute la population qu’ils représentent ?