Démantèlement des CPE

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Arnaud de la Salle

L’organisation syndicale CSN a

Arnaud de la Salle

L’organisation syndicale CSN a
appellé à participer à la mobilisation le 7 février dernier pour défendre les services de garde éducatifs à contribution réduite. Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais (CCSNO-CSN), la Fédération de la santé et des services
sociaux (FSSS-CSN) et le Syndicat des
travailleurs(euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais – STCPEO (CSN) dénoncent les attaques du gouvernement libéral à l’égard des services de garde en milieu familial et dans les centres de la petite enfance, ces derniers étant visés par des coupes de 120 millions de dollars.
La situation des CPE de la région se fragilise d’année en année en raison des nombreuses compressions, dont celles imposées cette année de l’ordre de 120 millions de dollars. Depuis 2006, c’est plus de 440 millions de dollars qui auront été retranchés dans l’ensemble des CPE au Québec. « Chez nous, les résultats sont désastreux pour les tout-petits et pour les travailleuses et les travailleurs », affirme Julie Charron, présidente du Syndicat des travailleurs(euses) en centre de la petite enfance de l’Outaouais (CSN).
On assiste à une diminution globale des heures travaillées dans chaque CPE. L’accompagnement des enfants aux besoins particuliers, les heures consacrées à l’alimentation de même qu’à la
désinfection et à l’entretien sanitaire, les coupes dans les budgets de formation sont autant de secteurs touchés. On est rendu au bout du rouleau ! »
À cette fragilisation s’ajoute le fait que le gouvernement a mis fin, en avril 2015, au principe d’universalité et d’accessibilité aux services de garde, si chers aux
familles québécoises, en imposant la
modulation des tarifs en fonction du revenu familial.
Les conséquences sont néfastes pour les parents qui vont devoir absorber des hausses annuelles pouvant atteindre jusqu’à 3 300 dollars par enfant, soit
273 %, tout en subissant une réelle diminution des services en raison des
compressions budgétaires.
Pour Christian Meilleur, vice-président de la FSSS-CSN pour la région de l’Outaouais : « Les politiques libérales portent atteinte à la mission éducative des services de garde mis en place au tournant des années 1990, un réseau qui fait d’ailleurs l’envie du monde entier pour sa qualité exceptionnelle et ses impacts
positifs sur le développement des enfants. À l’évidence, le gouvernement veut
transformer les services de garde éducatifs en simples services de gardiennage
d’enfants, tout en favorisant davantage le recours aux garderies commerciales dont le but est de faire du profit ».
Le milieu familial est aussi mis à mal. Des responsables en service de garde en milieu familial (RSG), qui accueillent de six à neuf enfants, rapportent qu’il n’y a plus de liste d’attente et qu’elles ont
beaucoup de difficulté à combler leurs places parce que des parents choisissent d’envoyer leur enfant en garderie
commerciale ou en milieu familial non subventionné et non régi. Certaines RSG ont perdu jusqu’à la moitié de leur
clientèle, réduisant d’autant leur revenu au point d’envisager de fermer leur
service. Un récent recensement effectué auprès des RSG membres de la CSN a révélé que, dans 13 grandes villes, plus de 815 places étaient vacantes. Du jamais
vu ! « Voilà autant de raison de s’opposer aux politiques du gouvernement Couillard en matière de service de garde à contribution réduite, lance Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais. D’autres actions de mobilisation sont prévues dans les prochaines semaines ».