CRÉO – fermeture et licenciements

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Arnaud de la Salle

Fin des engagements dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR) : Québec retire 1 377 900 $ à l’Outaouais et licenciement collectif éventuel des salariés de la CRÉO.

Arnaud de la Salle

Fin des engagements dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR) : Québec retire 1 377 900 $ à l’Outaouais et licenciement collectif éventuel des salariés de la CRÉO.
 En ce 15 décembre 2014, à l’occasion de l’assemblée spéciale du conseil d’administration de la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO), les membres ont dû
adopter à contrecœur les mesures
administratives liées à la dissolution de l’organisation, s’inscrivant dans le cadre de l’exécution des directives du Ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, M. Pierre Moreau, et mettre fin aux activités de la CRÉO. Les membres ont également confirmé que toutes les négociations liées à tout engagement ou entente non signée et somme non engagée dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR) sont immédiatement arrêtées. Ainsi, la CRÉO doit renoncer à la négociation de toute nouvelle entente spécifique ou administrative et à la réalisation de nouveaux projets locaux et régionaux, mettant en œuvre les mesures
requises à sa dissolution.
Pour l’Outaouais, seulement dans le cadre du Fonds de développement régional (FDR), il s’agit de plus de
1 377 900 $ qui devaient être investis dans la réalisation de projets et de nouvelles ententes qui ne pourront se réaliser dans le milieu. Sans compter que, dans bien des cas, la contribution financière de la CRÉO était une condition sine qua non à l’engagement financier des partenaires. C’est donc dire que Québec met en péril près de 6 millions de dollars en investissements dans le développement de la région. Par ce geste, contrairement au message véhiculé par le gouvernement, ce ne sont pas que les structures qui sont touchées, mais aussi et directement les outils et les moyens de développement et le développement de la région de l’Outaouais.
« Le transfert des compétences en développement régional aux MRC va entraîner un retour au travail en silo des territoires, la réduction de la
solidarité interterritoire, interMRC. Il est impensable que, dans un contexte économique fragilisé où les ressources sont limitées et le seront davantage dans les mois et les années à venir, de penser que les diverses entités territoriales favoriseront des actions globales régionales à l’instar d’actions locales. Cette décision relève d’un grand manque de vision qui va à l’inverse de tant d’efforts
que nous avons mis au cours des années pour régionaliser l’action
gouvernementale. On va revenir à l’époque du chacun pour soi et c’est un grand recul qui s’annonce pour les régions. Québec qui, déjà, avait
peine à conjuguer avec les régions administratives du Québec devra maintenant conjuguer avec 101
territoires. Personne ne peut me faire croire qu’une seule économie est
possible dans ce contexte », a déclaré la présidente de la CRÉO, madame Paulette Lalande.
Elle enchaîne en précisant: « Ce gouvernement sera sans aucun doute reconnu dans les années à venir pour son désengagement des régions et les graves conséquences de ces actions sur leur économie et leur développement. Loin de faire des économies d’échelle, cette obsession du déficit zéro engendre la suppression
d’instances dont le mandat est vital et  handicapera le Québec de demain. Cet abandon des régions par le
gouvernement du Québec représente un faux pas sans précédent. »